Le ministère public maintient le mouvement des magistrats. Le syndicat avance avec la « lutte ».

Le ministère public maintient le mouvement des magistrats. Le syndicat avance avec la "lutte".
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Portugal France

Lors de déclarations aux journalistes, à la sortie de la cérémonie de lancement du Centre de Connaissance dédié à la recherche et à la promotion du Droit et des Droits de l’Enfant de la Faculté de Droit de l’Université Nova de Lisbonne, le PGR, Amadeu Guerra, a déclaré que, sur sa proposition, le CSMP a décidé de maintenir le mouvement de magistrats, qui prendra effet à partir du 1er septembre, mais avec « une nuance » qui vise à éviter l’arbitraire et la surcharge dans la distribution des services.

 

Ces modifications visent à empêcher une surcharge de travail pour les magistrats déjà « au bord », comme l’a reconnu le PGR, mais à permettre une plus grande accumulation pour ceux qui « peuvent en faire un peu plus », l’objectif étant de donner davantage de flexibilité de gestion face au manque de magistrats.

« Le Conseil a approuvé aujourd’hui, dans une autre nuance, afin de donner un peu plus de sécurité aux magistrats et qu’ils sachent que l’organe, qui est le CSMP, qui les place, est l’entité qui a le dernier mot concernant le placement, pour éviter l’arbitraire de quiconque voudrait les placer, de manière inappropriée et inutile, à travailler davantage », a déclaré Amadeu Guerra.

Selon les modifications approuvées aujourd’hui, tout accroissement de fonctions pour les procureurs décidé par un coordinateur de circonscription doit être soumis à une hiérarchie d’approbation avant d’être ratifié, et doit être communiqué par la circonscription au procureur général régional respectif, puis par ce dernier au CSMP, étant l’une des demandes du syndicat qu’Amadeu Guerra a dit avoir été jugée pertinente par le CSMP.

Néanmoins, dans un communiqué, le Syndicat des Magistrats du Ministère Public (SMMP), qui s’est réuni mardi avec le PGR pour demander l’annulation de ce mouvement, a déjà « profondément regretté » la décision de le maintenir aujourd’hui et, face à « une position inflexible de la part du CSMP et du Parquet Général de la République, et avec un dialogue clairement épuisé », se déclare « contraint de recourir à des formes de lutte pour contrer cette décision ».

Quelles seront ces formes, ce sera à l’Assemblée Générale extraordinaire du syndicat, prévue samedi, d’en décider, mais à la fin de la réunion de mardi avec le PGR, le président du SMMP, Paulo Lona, maintenait toutes les possibilités ouvertes, y compris une grève.

« Le SMMP considère que la procédure en question – dont l’annulation était attendue -, étant de la compétence du CSMP, exige une responsabilité institutionnelle et une sensibilité aux conséquences pratiques et humaines de cette décision. Il s’agit d’une délibération ayant un impact profond sur l’organisation du Ministère Public – notamment avec la spécialisation – et sur la vie personnelle et professionnelle de nombreux magistrats », a défendu le syndicat dans un communiqué.

Aujourd’hui, Amadeu Guerra, qui ne s’est pas exprimé sur la possibilité de devoir faire face à une grève des procureurs, a manifesté comprendre les préoccupations des magistrats et les impacts sur leur vie personnelle et familiale, affirmant avoir lui-même vécu cela.

« Je sais qu’ils sont surchargés, certains n’en peuvent plus, c’est vrai, nous revenons toujours au même point, le manque de magistrats. S’il y avait 50 ou 100 magistrats de plus, nous ne traverserions pas cela », a déclaré le PGR, ajoutant qu’il avait parlé avec la ministre de la Justice de la question et de la nécessité d’ouvrir davantage de cours de formation.

Pourtant, selon le PGR, environ 950 procureurs se sont déjà portés candidats au mouvement de magistrats, mais dans des éclaircissements supplémentaires à Lusa, Paulo Lona a souligné que « une partie de ces 950 procureurs qui ont postulé sont des auxiliaires ou le font pour la première fois, de sorte qu’ils sont obligés de se présenter ».

La grande majorité, bien qu’éventuellement en désaccord avec le mouvement, le font dans l’espoir d’être placés dans un meilleur endroit », a-t-il dit.

L’avis pour le prochain mouvement de magistrats du Ministère Public a été contesté par le SMMP, qui a accusé le CSMP de planter « le dernier clou » dans la spécialisation des procureurs en voulant avoir des professionnels qui cumulent les domaines civil, pénal, et de la famille et des mineurs.

En cause, l’avis publié le 4 juin au Journal officiel qui inclut des postes à pourvoir par les procureurs à partir de septembre dans plusieurs départements et tribunaux simultanément.