« Il nous semble qu’il y a un malentendu de la part du Tribunal des comptes (TdC), car, comme dans tout chantier, à mesure que des problèmes surgissent, nous devons les résoudre », a déclaré le maire d’Almodôvar, António Bota (PS), dans des déclarations à l’agence Lusa.
Le maire a souligné que, « parfois, certaines caractéristiques du sol ne peuvent pas être mesurées avec des sondages et d’autres techniques » et que, lorsque des travaux imprévus s’avèrent nécessaires, « on ne peut pas laisser le chantier inachevé ».
Dans ce cas précis, « à mi-parcours, nous avons dû décider de construire des murs de soutènement qui n’étaient pas prévus et de modifier légèrement le projet pour l’adapter » à ces nouveaux éléments, a-t-il justifié.
Indiquant la nécessité de construire ces murs, António Bota a expliqué qu’il était initialement pensé que le terrain où a été construit le complexe polyvalent « était rocheux », alors qu’en réalité, « il contenait beaucoup de sable et de terre ».
« Sans ces murs de soutènement, nous aurions mis en péril tout le projet et, ensuite, nous avons dû ajuster le projet pour éviter qu’il devienne une monstruosité », a-t-il répété.
Le président a dit que la municipalité, sur la base de rapports internes, a choisi « d’attribuer directement ces travaux complémentaires », admettant être « pleinement conscient que la meilleure procédure aurait été de lancer un appel d’offres public ».
« Quand, au milieu d’un chantier, on lance un appel d’offres public, tout concurrent dans le monde peut le remporter, et ensuite, qui garantit le travail ? Celui qui vient faire ce morceau au milieu ou celui qui a fait presque tout le chantier », a-t-il questionné.
Selon le maire, la commune prépare une contradiction dans le processus auprès du TdC, en faisant valoir que, même si la décision de ce tribunal est valide, « le contexte de l’œuvre et de la décision [de la municipalité] n’est pas analysé ».
Les magistrats du TdC qui ont analysé les procédures de la municipalité l’ont fait « avec une règle et une équerre », mais, « dans ce contexte spécifique, nous n’avions pas d’autre choix », a-t-il ajouté.
Lors de cette audit de la construction du Complexe Polyvalent du Campo das Eiras, le TdC conclut que la conduite de la municipalité « indique une illégalité dans l’attribution de travaux complémentaires ».
Le tribunal estime que certains travaux « n’étaient pas nécessaires à la conclusion du chantier avec la finalité et les caractéristiques initialement projetées et adjugées », par conséquent « ils ne constituent pas des travaux complémentaires ».
« Leur attribution aurait dû être précédée d’un appel d’offres public ou d’un appel d’offres limité par qualification préalable, ce qui n’a pas eu lieu, conduisant à l’illégalité respective », souligne encore l’entité de contrôle des comptes publics.
Inauguré en avril 2024, le Complexe Polyvalent du Campo das Eiras, dans la ville d’Almodôvar, a impliqué un investissement total de 2,4 millions d’euros, avec le soutien de fonds européens.