Une « immigration régulée et humaniste » constitue le quatrième axe prioritaire du programme désormais présenté au Parlement.
Dans le document, le gouvernement préconise une « révision de la loi sur la nationalité, en allongeant le temps minimum de résidence et de présence effective sur le territoire national, en éliminant la possibilité que le séjour illégal soit comptabilisé pour la durée de résidence, et en s’assurant que ceux qui acquièrent la nationalité portugaise ont une relation effective et une intégration réussie dans le pays ».
Le délai d’obtention de la citoyenneté est actuellement de cinq ans, à partir du moment où l’immigrant obtient un titre de séjour, en dessous de la moyenne communautaire.
Le gouvernement de l’Alliance Démocratique (AD) examine la possibilité d’allonger cette période, qui pourrait être doublée.
Dans la proposition présentée aujourd’hui, l’exécutif indique qu’il va promouvoir une « révision de la loi sur les étrangers et de la loi sur l’asile, limitant les flux migratoires, notamment le regroupement familial, à la capacité des services publics et à l’intégration de la société portugaise ».
Il entend également restreindre le visa de recherche d’emploi aux candidats hautement qualifiés et envisager l’introduction de critères de progrès dans la maîtrise de la langue portugaise lors des renouvellements de certaines autorisations de résidence.
Le document promet que le gouvernement « révisera le processus de délivrance des certificats de résidence par les conseils de freguesia, créant un système centralisant les enregistrements et introduisant des limites au nombre de témoins et par propriété ».
Pour soutenir le départ des immigrants du pays, l’AD va « créer et mettre en œuvre le Programme Bon Retour, un programme de soutien à toutes les personnes qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine et n’en ont pas les moyens ».
Après avoir été rejetée par l’opposition lors de la législature précédente, l’AD entend relancer la création d’une « Unité nationale des étrangers et des frontières de la PSP pour garantir l’efficacité et l’humanisme de la politique de contrôle des frontières, de retour et d’asile ».
Elle souhaite également mettre en place « un nouveau régime rapide et efficace de renvoi des étrangers en situation illégale, en adéquation avec la nouvelle réglementation en discussion dans les instances européennes ».
Dans un texte où le focus est mis sur la régulation et les mesures sécuritaires, au chapitre de l’intégration, le gouvernement soutient des mesures « fondées sur la logique des ‘droits et devoirs’, notamment pour les élèves dans les écoles, pour l’accès aux services publics, et à travers des interventions communautaires et territoriales qui favorisent l’apprentissage de la langue et de la culture portugaises et préviennent la formation de noyaux fermés à l’intégration dans la communauté et au respect des valeurs constitutionnelles portugaises ».
« Nous n’accepterons pas que le Portugal redevienne un pays d’immigration incontrôlée, où l’État ignore qui est là, où ils se trouvent, avec quels antécédents criminels et ce qu’ils font. Nous avons assisté pendant plusieurs années à une immigration sans critère ni contrôle, qui a déshumanisé ceux que nous avons accueillis et corrodé la cohésion sociale », peut-on lire dans le document.
Le texte accuse le PS d’avoir promu une politique « marquée par des modifications facilistes et irresponsables à la loi sur l’immigration, par l’extinction catastrophique du SEF, par l’abolition du contrôle des frontières et des vérifications criminelles, par l’accumulation de plus d’un million de dossiers en attente, et par le démantèlement des politiques d’intégration ».
Pour l’AD, la politique d’immigration socialiste, entre 2017 et 2024, a engendré « un des plus grands chocs démographiques de l’histoire du pays, sans que l’État, les services publics et la société soient préparés », une « irresponsabilité » qui a « généré de l’inhumanité pour ceux qui sont arrivés et de l’inquiétude dans le pays ».
D’autre part, l’exécutif veut « adopter des mécanismes et procédures qui favorisent et privilégient l’attraction et la fixation de talents hautement qualifiés venant de l’étranger, y compris des Portugais émigrés et des lusodescendants ».
Le gouvernement AD effectue toujours les calculs par rapport à 2017, sous le gouvernement socialiste, indiquant que le nombre d’étrangers au Portugal a doublé, mettant sous pression les services publics pour une réponse inexistante.
En outre, « pour la première fois, une partie significative est venue d’autres régions, avec différentes cultures, coutumes et religions », une « énorme vague d’immigration (…) sans contrôle » qui, selon l’AD, est due aux politiques erronées des gouvernements précédents et a transformé « le Portugal en porte d’entrée en Europe pour l’immigration illégale ».