« Compte tenu des difficultés de croissance à long terme et des changements démographiques, les risques pour la durabilité de la dette publique demeurent significatifs à moyen et long termes. La mise en œuvre rapide des investissements et réformes dans le cadre du plan de relance et de résilience [PRR], accompagnée d’une migration nette positive, aidera à contenir ces risques », indique le Mécanisme Européen de Stabilité (MES).
Cette position figure dans le rapport annuel du fonds de secours de la zone euro, approuvé aujourd’hui par les ministres des Finances de la monnaie unique, dans lequel le MES évoque le PRR portugais, d’un montant de 22,2 milliards d’euros (16,3 milliards d’euros en subventions et 5,9 milliards d’euros en prêts) qui concernent 376 investissements et 87 réformes.
Actuellement, le pays a déjà reçu 8,49 milliards d’euros en subventions et 2,9 milliards d’euros en prêts, et le taux d’exécution du plan est de 33 %.
Le MES se réfère également au solde migratoire positif du pays, avec plus d’entrées (immigrants) que de sorties (émigrants), ce qui contribue à compenser les effets du vieillissement de la population, à renforcer le marché du travail et à soutenir la croissance économique au Portugal.
Dans le chapitre concernant le pays, le fonds de secours de l’euro signale que « l’économie portugaise a de nouveau surpassé la moyenne de la zone euro en 2024, malgré un léger ralentissement de la croissance ».
« Le solde budgétaire des administrations publiques est resté positif, soutenu par une forte collecte de l’impôt sur les sociétés, tandis que la dette publique en pourcentage du PIB a continué à diminuer, passant de 97,7 % en 2023 à 94,9 % en 2024 », observe-t-il.
Bien qu’il admette cette « trajectoire clairement descendante » de la dette portugaise, le MES rappelle qu’elle reste élevée et, alliée à la faible productivité et au vieillissement de la population, évoque des « défis structurels à la durabilité de la dette à moyen et long termes ».
« Il est essentiel d’exécuter en temps opportun le PRR et de mettre en œuvre des réformes structurelles clés, tout en maintenant des politiques budgétaires prudentes », renforce encore le MES.
Basé à Luxembourg, le MES est une organisation intergouvernementale créée par les États membres de la zone euro pour éviter et surmonter les crises financières et maintenir la stabilité financière et la prospérité à long terme, en accordant des prêts et d’autres types d’assistance financière aux pays confrontés à de graves difficultés financières.
Le Conseil des Gouverneurs, l’organe décisionnel au plus haut niveau du MES, approuve aujourd’hui son rapport annuel de 2024.
Le Conseil des Gouverneurs du MES est composé de représentants gouvernementaux de chacun des 19 actionnaires du mécanisme, les pays de la zone euro, avec la responsabilité des Finances. Le Portugal est représenté par le ministre responsable, Joaquim Miranda Sarmento.
Le MES continue de surveiller la situation budgétaire du Portugal après l’assistance au pays pendant la crise de la dette souveraine de la zone euro, en 2011.