Le fisc angolais récupère de manière coercitive en moyenne 180 millions d’euros/an.

Le fisc angolais récupère de manière coercitive en moyenne 180 millions d'euros/an.
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José Leiria, s’exprimant à la presse en marge de l’atelier sur la « Prévention et la Détection des Crimes Fiscaux », a déclaré que les infractions fiscales continuent de représenter « une énorme préoccupation » pour le fisc angolais, soulignant que ces montants « sont les impôts que les contribuables cessent de payer et que l’AGT, par le biais de mécanismes de recouvrement coercitif, a réussi à récupérer ».

Selon José Leiria, les recettes fiscales non pétrolières devraient contribuer à environ 15% du Produit Intérieur Brut (PIB), mais n’atteignent que 10%.

Le responsable a souligné que le recouvrement coercitif est un processus plus simple que la vérification de l’illicéité criminelle, l’analyse des données, le travail des preuves et le dialogue avec le Service d’Investigation Criminelle et le Procureur Général de la République, qui s’avère plus complexe.

Les déclarations fiscales irrégulières soumises à l’AGT par des comptables constituent l’une des principales infractions détectées par le fisc angolais.

« En gros, ce que nous constatons, c’est que de nombreux comptables se contentent des informations que les entreprises fournissent et clôturent la comptabilité uniquement avec ces informations », a déclaré José Leiria, défendant la tenue de séminaires également pour les comptables.

« Dans les cas où nous constaterons des irrégularités susceptibles d’engager la responsabilité pénale, les comptables ayant signé les comptes peuvent effectivement, en fonction du degré d’implication, de la fraude ou de la négligence excessive qu’ils pourraient avoir dans le processus, être appelés dans le processus par les organes compétents », a-t-il souligné.

José Leiria a appelé à l’engagement des comptables pour qu’ils exigent de leurs clients « les éléments suffisants pour que les comptes qu’ils signent et soumettent à l’AGT reflètent effectivement l’activité commerciale des entreprises qu’ils représentent ».

Le responsable du fisc angolais a souligné qu’il reste « un long chemin à parcourir » en ce qui concerne la lutte contre les infractions fiscales dans le pays, soulignant que depuis 2024, le fisc angolais a mis en œuvre un système d’intelligence fiscale, grâce auquel il parvient à identifier les écarts dans les déclarations des contribuables.

De son côté, la responsable du Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), Manuela Carneiro, a rappelé que cette organisation a soutenu les autorités angolaises dans le renforcement de la capacité institutionnelle, pour prévenir le blanchiment d’argent et lutter contre le crime financier et organisé.

Manuela Carneiro a souligné que l’Angola « a fait des pas concrets et importants dans cette voie » de lutte contre les crimes fiscaux, adhérant récemment à l’engagement de Séville, « assumant avec courage la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites comme une priorité nationale ».

« L’Angola crée ce chemin juste avec détermination et sens de l’État. C’est le moment de réaffirmer que toutes les ressources doivent être protégées, que la justice fiscale doit prévaloir et que le développement doit bénéficier à tous », a-t-elle déclaré.

L’atelier a été organisé par le Comité de Gestion Coordonnée des Frontières (CGCF), pour le début du processus de renforcement des capacités techniques promu par l’AGT, le Procureur Général de la République (PGR), le Service d’Investigation Criminelle (SIC) et les tribunaux, dans le cadre d’une initiative soutenue techniquement par l’ONUDC et financée par le Japon.