La Banque Nationale d’Angola (BNA) a présenté aujourd’hui, à Luanda, le Programme d’Élargissement du Réseau de Distributeurs Automatiques de Billets (DAB), qui vise à accroître l’accès de la population aux services financiers, réduire les asymétries dans la répartition géographique de ces équipements, ainsi qu’à diminuer la dépendance vis-à-vis des agences physiques.
Selon la directrice du département des Systèmes de Paiement de la BNA, Cristina Caniço, chaque équipement coûte entre 10 millions et 12 millions de kwanzas (entre 9.500 et 11.500 euros).
Lors de son intervention, le gouverneur de la BNA, Tiago Dias, a indiqué que la préférence des citoyens pour la liquidité découle du contexte informel de l’économie angolaise, de l’asymétrie de distribution des distributeurs automatiques, ainsi que de la concentration du paiement des salaires en fin de mois, des facteurs qui contribuent à l’afflux de consommateurs bancaires vers ces terminaux.
Tiago Dias a avancé que les données d’Emis, entreprise qui gère le réseau MultiCaixa [Multibanco], montrent que le mois dernier, 448 milliards de kwanzas (430,1 millions d’euros) ont été retirés des distributeurs automatiques.
« Les transferts bancaires au cours de la même période se sont élevés à 607 milliards de kwanzas (582,8 millions d’euros) et les paiements de divers services à 82 milliards de kwanzas (78,7 millions d’euros), tandis que le montant des paiements à l’État, par le biais du RUPE [Référence Unique de Paiement à l’État], était d’environ 40 milliards de kwanzas (38,4 millions d’euros) », a précisé Tiago Dias.
Le gouverneur de la banque centrale angolaise a souligné que les données de la BNA indiquent que la quantité de billets et de pièces en circulation en Angola, au 30 mai 2025, correspondait à 871 milliards de kwanzas (836,3 millions d’euros), dont environ 650 milliards de kwanzas (624,1 millions d’euros) correspondant aux billets détenus par le public et 221 milliards de kwanzas (212,2 millions d’euros), aux caisses des banques commerciales.
« Notre vision à moyen et long terme est que, à l’instar de plusieurs pays africains, les instruments de paiement alternatifs à l’argent physique, c’est-à-dire les virements électroniques, les cartes de paiement et les paiements mobiles, soient largement acceptés et utilisés par la population », a-t-il affirmé.
En attendant, a ajouté Tiago Dias, il faut continuer à créer des conditions d’accès et d’utilisation des instruments et produits financiers, qui dans le contexte actuel du système de paiement angolais sont les plus recherchés et utilisés par la population.
La BNA a conduit un programme pilote, entre 2023 et 2024, pour l’élargissement du réseau de distributeurs automatiques, dans la municipalité de Viana, qui s’est conclu par l’installation de 69 terminaux dans différentes zones de cette région.
Le programme, d’une durée de dix mois, avec une date limite pour l’installation des équipements fixée à février 2026, compte l’adhésion de sept banques commerciales.