C’est l’un des risques budgétaires identifiés par le CFP dans le rapport sur la performance du Service National de Santé (SNS) au cours de l’année dernière, soulignant que la diversification limitée des sources de financement, comme prévu dans la Loi de Bases de la Santé, « peut restreindre la capacité de réponse du SNS face aux crises émergentes ou aux besoins imprévus ».
Les recettes totales du SNS ont atteint 14,175 millions d’euros en 2024, une augmentation de 4,1 % par rapport à 2023, avec les impôts provenant du Budget de l’État constituant la principale source de financement, représentant 95 % des recettes totales.
« Compte tenu du rythme moyen de croissance des dépenses publiques de santé (5,8 % entre 2015 et 2024) et des besoins croissants liés au vieillissement de la population, il devient évident qu’il est crucial d’explorer des stratégies favorisant une plus grande diversification du financement du SNS, garantissant ainsi sa durabilité à long terme », avertit le CFP.
Selon l’entité indépendante qui surveille le respect des règles budgétaires et la durabilité des finances publiques, la « croissance marquée » des dépenses du SNS, notamment en ce qui concerne les dépenses de personnel et les médicaments hospitaliers, constitue également un défi pour le « système lui-même et les finances publiques ».
Le document souligne que cette pression est renforcée par des facteurs structurels tels que le vieillissement de la population et l’innovation thérapeutique, mais également par des engagements récents pris par le gouvernement envers les professionnels de santé.
Les récents accords avec les syndicats « indiquent une augmentation continue des dépenses de personnel, compte tenu du caractère pluriannuel », avec une augmentation moyenne de 24 % pour les infirmiers de 2024 à 2027 et de 10 % pour les médecins de 2025 à 2027, à laquelle s’ajoute la révision de la carrière de technicien d’urgence pré-hospitalière conclue en mars, indique le rapport.
Selon le CFP, en 2024, la nécessité d’une « gestion effective et d’une révision des dépenses du SNS » s’est à nouveau manifestée, promouvant des gains d’efficacité et garantissant l’affectation dans le budget initial des ressources financières adéquates pour éviter les situations de déficit et les retards de paiement.
« Pour la consolidation de la durabilité financière du SNS, il est essentiel de mettre en œuvre les instruments de gestion financière publique prévus dans la Loi d’Encadrement Budgétaire », souligne le rapport, alertant également que le Portugal continue de présenter des niveaux d’investissement dans le SNS inférieurs à la moyenne de l’Union européenne.