« Il est nécessaire de réfléchir à l’évolution de la méthodologie de préparation du REOT, en vue de sa consolidation à moyen terme comme un exercice plus robuste d’évaluation du PNPOT [Programme National de Politique d’Aménagement du Territoire] », conclut la version post-discussion publique du rapport, publiée vendredi par la Direction Générale du Territoire (DGT).
Pour Joanaz de Melo, responsable du Groupe d’Études d’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (GEOTA), le document est important, mais il estime qu’il devrait inclure davantage « d’analyse sur les raisons » pour lesquelles, dans certains domaines avec « des indicateurs très mauvais », on en est arrivé là, et « quelques discussions sur les solutions possibles pour résoudre » certains de ces problèmes.
La directrice générale du Territoire, Fernando do Carmo, dans sa note introductive, a mentionné que le document, « ayant pour objectif de mettre en évidence des dynamiques territoriales structurelles », constitue « un outil important pour un suivi macro et intégré de l’évolution du territoire dans ses différentes dimensions et réalités ».
« Il contribue également à l’évaluation territorialisée des politiques publiques sectorielles, ainsi qu’à la justification de nouvelles initiatives de politique publique, y compris l’évaluation de l’évolution du PNPOT lui-même », a-t-elle ajouté.
Les conclusions soulignent que, « malgré les résultats obtenus dans le REOT 2024, des limitations subsistent » en raison du fait que le document « a des cycles biannuels et une grande partie des indicateurs inclus ont des cycles de mise à jour plus longs ».
« La consolidation d’un système national d’évaluation de l’état de l’aménagement du territoire implique de continuer à investir dans la consolidation du système d’indicateurs territoriaux, en promouvant leur articulation avec les REOT régionaux et municipaux, ainsi qu’avec les instruments de reporting sectoriel, assurant une lecture plus fine », préconise le document.
Pour relever ce défi, la DGT a indiqué, en réponse à Lusa, qu’elle « promouvoit des développements sur la plateforme de l’Observatoire de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme pour assurer des améliorations dans la mise à disposition d’informations et dans les outils d’analyse, adaptés aux besoins de différents profils d’utilisateurs — de l’administration publique à l’académie, en passant par la société civile ».
En ce qui concerne la réflexion sur la méthodologie de sa préparation, le REOT préconise qu’il « devrait bénéficier d’une participation élargie des acteurs des différents secteurs, notamment des membres du Forum Intersectoriel du PNPOT et d’autres institutions compétentes dans le suivi du processus de suivi et d’évaluation ».
Le document souligne également « l’importance de l’implication des organisations de la société civile et des professionnels qui jouent un rôle pertinent dans l’évaluation des politiques publiques ayant une incidence territoriale ».
La participation active des acteurs institutionnels et de la société civile « sera déterminante pour renforcer le rôle du REOT en tant qu’instrument promoteur d’un aménagement du territoire plus informé, partagé et capable de répondre aux défis des transitions en cours — climatique, numérique et démographique — dans une perspective de cohésion territoriale et de durabilité », souligne-t-il.
« L’information qui est ici mise sur la table est extrêmement importante et, par conséquent, c’est une bonne nouvelle que ce rapport soit publié, avec les corrections nécessaires », a reconnu João Joanaz de Melo.
Pour l’ingénieur de l’Environnement, le « rapport pêche » dans la dimension « prospective de soutien à la décision, mais, en ce qui concerne les données de base, il est meilleur » que le précédent, espérant que le prochain « sera encore meilleur ».
« Il est absolument fondamental d’avoir une base, un ensemble de données, que ces données soient publiques, accessibles, et donc c’est très bienvenu, venons-en à plus, maintenant il y a ici un effort d’analyse et de prospective qui, en fait, reste à faire », a-t-il noté.
Pour Joanaz de Melo, outre les constructions en zone inondable ou sur le littoral, ou la destruction des terres agricoles, « il y a là une série d’indicateurs très intéressants en relation avec les constructions et l’habitat, mais, éventuellement, certains indicateurs pourraient être davantage explorés », notamment « que la plupart des zones dites urbaines ne sont pas réellement construites ».
« Il est impossible d’avoir une politique forestière ou rurale conséquente sans avoir un cadastre du pays. Avec les technologies de l’information disponibles aujourd’hui, il est incroyable qu’il n’y ait pas encore de cadastre du pays. Le rapport contient quelques informations à ce sujet, mais il pourrait aller plus loin », a-t-il encore souligné.
Le professeur de l’Université Nouvelle de Lisbonne a noté qu’il existe « d’immenses terrains vacants qui sont classés comme supposément urbains », avec « une capacité de construction, mais qui paient l’IMI [Impôt Municipal sur les Immeubles] comme terrains rustiques », ce qui est « un scandale national » et « une source de revenu potentiel très importante pour l’État lui-même ».
Lusa a interrogé le ministère de la Cohésion Territoriale sur la date prévue d’envoi du REOT 2024 au parlement, mais seule la DGT a répondu que « le document mis à disposition est techniquement achevé et en état d’avoir le suivi approprié ».