« La DECO reçoit de plus en plus de plaintes de consommateurs résultant de fraudes et d’escroqueries qui ont pour origine des informations fausses, mais qui, de par leur présentation, semblaient vraies », a déclaré le juriste.
Luís Pisco précise que, dans ces cas, l’intervention de la DECO est limitée, car il n’est pas possible de récupérer les montants perdus.
Dans ce sens, la DECO mise sur la formation et l’information du consommateur quant à la posture à adopter face à la prolifération de la désinformation dans le milieu numérique, notamment en fournissant des conseils utiles sur comment identifier les fausses nouvelles, vérifier le contenu ou confirmer les sources.
« Il devient de plus en plus difficile de faire face à la désinformation, surtout lorsqu’elle se présente sous la forme d’audio, de vidéo ou d’images manipulées à l’aide de l’IA [Intelligence Artificielle], c’est pourquoi il est de plus en plus important de vérifier les faits, d’identifier, de ne pas partager et de signaler les contenus qui éveillent des soupçons », a affirmé Luís Pisco.
De plus, « il faut s’assurer que ceux qui génèrent la désinformation soient véritablement sanctionnés et que les entités compétentes disposent des moyens et outils nécessaires pour superviser et contrôler l’écosystème numérique. Le Portugal doit faire plus dans cet aspect », a-t-il ajouté.
Concernant la législation, le juriste indique qu' »il est encore trop tôt pour évaluer l’efficacité réelle du DSA (Digital Service Act ou Règlement des Services Numériques, en français) », mais « il est urgent d’approuver au Portugal le décret d’application de ce règlement, en particulier en ce qui concerne l’établissement de règles pour renforcer effectivement les pouvoirs de supervision et de sanction des autorités ».
L’association considère également que l’IA a rendu plus difficile pour les consommateurs de savoir s’ils se trouvent face à des contenus faux et trompeurs, c’est pourquoi « le cadre normatif actuel reste insuffisant, selon la DECO, pour répondre efficacement aux défis croissants de la désinformation amplifiée par les systèmes d’IA ».
« La régulation se concentre en grande partie sur la classification et la réduction des risques associés au développement et à l’utilisation de la technologie, mais elle manque encore de mécanismes spécifiques pour faire face à l’impact réel de l’IA sur la formation de l’opinion publique, notamment lorsqu’elle est utilisée pour générer, promouvoir ou filtrer des contenus illégaux », a expliqué le juriste.