De la forme physique à l’aptitude militaire. Que fallait-il pour entrer dans le MAL ?

De la forme physique à l'aptitude militaire. Que fallait-il pour entrer dans le MAL ?
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Portugal France

L’agent de la PSP appartenant au Mouvement Armilar Lusitano (MAL), et qui a été placé en détention provisoire mercredi dernier, serait le responsable des entretiens en personne pour le recrutement au sein du groupe néonazi.

À la mi-2021, le groupe a commencé à recruter de nouveaux membres, le policier et un chauffeur de poids lourds – deux des trois fondateurs – ayant eu recours à des canaux comme ‘Telegram’ et ‘Signal’ pour créer des conversations et diffuser leur message.

Les candidats devaient remplir des bulletins avec des informations personnelles, répondre à des questionnaires en ligne et se rendre à des entretiens en personne menés par le chef de la PSP, Bruno Gonçalves, l’un des six arrêtés par la Police.

L’agent, qui avant d’être arrêté mardi travaillait à la Police municipale de Lisbonne, est l’un des trois fondateurs du groupe néonazi, créé en 2018. Les deux autres fondateurs sont un chauffeur de poids lourds, également arrêté mardi, et une agent de sécurité privée.

Un curriculum militaire ou dans les forces de sécurité était valorisé

Selon le ministère public (MP), des centaines de candidats ont été sélectionnés par le remplissage de bulletins contenant des données telles que la constitution physique, la profession, l’aptitude militaire. Les candidats ayant des connaissances dans la manipulation des armes, appartenant à l’armée, aux forces de sécurité ou à la sécurité privée étaient privilégiés.

Le chauffeur de poids lourds, Bruno Carrilho, était chargé d’évaluer les fiches des candidats et l’agent de la PSP, Bruno Gonçalves, était responsable des entretiens en personne. Si l’évaluation était positive, ajoute le MP, les candidats étaient ajoutés à des canaux privés.

Ainsi, grâce à l’idéologie nationaliste et à l’incitation à la haine et à la violence contre les immigrants, le mouvement a rapidement attiré des membres de groupes d’extrême droite tels que les ‘Gárgulas de Portugal’, ‘Soldiers of Odin’, ‘Nova Ordem Portuguesa’ et ‘Nova Ordem Social’, fondée par Mário Machado. Cependant, écrit le Jornal de Notícias, tous n’étaient pas admis, car les candidats étaient minutieusement scrutés avant d’être intégrés au mouvement.

Avec ces actions, ces deux accusés auraient réussi à créer des cellules autonomes dans plusieurs régions du pays, du nord au sud, et ont commencé à acheter des matériaux et équipements pour réussir à fabriquer des armes en 3D.

Cette organisation encourageait, lit-on encore dans le document, l’acquisition d’armes et l’entraînement tactique de tir. L’objectif était, selon le MP, de diffuser le rejet des institutions étatiques, à travers l’élimination éventuelle de l’État de droit démocratique.

PJ a arrêté six personnes, quatre ont été placées en détention provisoire

La Police Judiciaire a arrêté mardi six suspects membres du MAL, quatre d’entre eux ayant été placés en détention provisoire après avoir été présentés à un juge d’instruction pour l’application des mesures de coercition.

Quatre des accusés sont maintenant inculpés pour des infractions en relation avec un groupe terroriste, dont la peine d’emprisonnement varie de 8 à 15 ans, et pour infraction terroriste. Les six accusés sont inculpés pour détention d’arme prohibée.

Dans le cadre de l’opération ‘Desarme 3D’, du matériel explosif de divers types, plusieurs armes à feu, certaines fabriquées par impression 3D, plusieurs imprimantes 3D, plusieurs dizaines de munitions, diverses armes blanches et du matériel informatique, entre autres éléments de preuve, ont été saisis.

Préventive pour 4 des 6 détenus liés à un groupe néonazi (y compris PSP)
Préventive pour 4 des 6 détenus liés à un groupe néonazi (y compris PSP)

Qui était Bruno Gonçalves ?

Le MAL a été créé, en 2018, par le policier Bruno Gonçalves, l’ancien émigrant Bruno Carrilho et un agent de sécurité, dans le but de « former un mouvement politique appuyé sur une milice armée pour affronter les menaces » au Portugal et aux Portugais.

Le chef de la PSP impliqué, actuellement en détention provisoire, était en détachement à la Police municipale de Lisbonne et a été identifié comme étant l’un des membres du Mouvement Armilar Lusitano.

Il aurait été transféré à la Police municipale précisément en raison de ses liens avec le mouvement d’extrême droite.

Selon la PJ, le Mouvement Armilar Lusitano avait l’intention de se constituer en un mouvement politique appuyé sur une milice armée.

Les membres du groupe néonazi utilisaient des canaux fermés sur les réseaux sociaux, comme Telegram. Actuellement, ils seraient même en train de planifier d’envahir l’Assemblée de la République, selon l’hebdomadaire Expresso, qui cite des sources liées au dossier.

L’objectif de ce plan était de transformer le MAL en un mouvement politique, soutenu par un groupe paramilitaire. Pour cela, selon la PJ, « ils s’armaient » et « recrutaient des personnes » pour garantir qu’ils avaient « la capacité de formation tactique pour une action » d’envergure.

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