« Pour moi, ceci est un chapitre de l’histoire incontournable », a déclaré à Ecclesia le prêtre qui fait partie du chapitre gérant Santa Maria Maggiore, l’une des quatre basiliques papales que François a choisie comme lieu de sa sépulture finale.
« En tant que Portugais et prêtre, je me sens particulièrement heureux, bien que cela se passe dans le cadre d’accompagner les derniers actes publics des cérémonies funéraires du Pape François », a expliqué le prêtre açorien du Faial.
António Saldanha a rappelé la dévotion mariale de François, soulignant que, « avant d’être Pape, il visitait déjà la Basilique en tant qu’évêque, mais aussi en sa qualité de prêtre et de jésuite ».
« Il est naturel qu’un Latino soit dévot à Notre-Dame, pour des raisons historiques et en lien avec la tradition de l’évangélisation dans ce contexte. Donc, je pense que c’est un épilogue très heureux de toute une série d’actes, de moments qu’il a vécus dans cette basilique », qu’il a visitée 126 fois en tant que Pape.
Le cercueil a été scellé vendredi soir et à l’intérieur a été placé un document officiel relatant l’histoire de François, validée par le Saint-Siège, conformément à une tradition du Vatican visant à laisser aux générations futures le profil du pontife.
La note biographique, le ‘Rogito’, incluait le parcours de Jorge Mario Bergoglio depuis Buenos Aires et mettait en lumière son pontificat.
Le Pape « a durci la législation relative aux crimes commis par les représentants du clergé contre les mineurs ou les personnes vulnérables », mentionne la note, où il est écrit que « François a laissé à tous un témoignage admirable d’humanité, de vie sainte et de paternité universelle ».
Selon la tradition, avec le rouleau de la note biographique a été placé un sac de pièces et de médailles frappées durant le pontificat, le tout étant scellé avec le sceau du Département des Célébrations Liturgiques.
Bergoglio « était un pasteur simple et très aimé dans son archidiocèse, qu’il parcourait d’un bout à l’autre, même en métro et en bus », résidait dans un « appartement et préparait son dîner seul, car il se considérait comme une personne ordinaire », peut-on lire dans le document.
Après l’élection, souligne la note, François a choisi de vivre à la maison Sainte-Marthe « car il ne pouvait se passer du contact avec les gens » et avait l’habitude de se rendre « dans les prisons, aux centres d’accueil pour déficients ou toxicomanes ».
Dans le dialogue inter-religieux, le Vatican souligne que François « a exercé le ministère pétrinien avec une dévotion inlassable au dialogue avec les musulmans et les représentants d’autres religions, les convoquant parfois pour des rencontres de prière et signant des déclarations conjointes en faveur de la concorde entre les membres de divers croyances ».
La pandémie n’est pas non plus oubliée, tout comme le moment où « il a souhaité prier seul sur la Place Saint-Pierre, dont la colonnade embrassait symboliquement Rome et le monde, pour l’humanité effrayée et blessée par la maladie inconnue ».
Sur la « guerre mondiale par morceaux » qu’il a évoquée tout au long de son pontificat, la note rappelle ses « nombreux appels à la paix » et la condamnation des conflits « dans plusieurs pays, notamment en Ukraine, mais aussi en Palestine, Israël, Liban et Myanmar ».