« Conformément aux termes exposés, je juge que l’opposition présente à la saisie formulée par Patrocínio Miguel Vieira Azevedo est entièrement justifiée, totalement prouvée, et, par conséquent, je détermine la révocation de la décision de saisie prononcée le 24 décembre 2024 (…) avec sa levée consécutive », indique le document.
L’ancien maire, qui a été placé en détention provisoire de mai 2023 à avril 2025 dans le cadre de l’opération Babel, relative à une présumée falsification et violation des règles et des processus d’instruction de licences d’urbanisme à Vila Nova de Gaia, a récupéré le contrôle de huit comptes bancaires, d’un appartement et d’une voiture.
Patrocínio Azevedo a réussi à prouver qu’entre 2018 et 2023, il a légitimement perçu, avec sa femme, plus de 110 000 euros, « annulant » ainsi les 106 000 euros considérés comme obtenus grâce à des activités criminelles.
« De l’analyse conjointe de tous ces éléments de preuve, il est légitime de conclure que les montants crédités sur les comptes bancaires mentionnés au nom du contestataire Patrocínio Azevedo sont justifiés par une origine licite », souligne la décision judiciaire.
Il est ajouté que ces montants ont été acquis par le couple grâce aux revenus du travail, aux revenus immobiliers, aux remboursements d’impôts, aux prêts bancaires et aux cartes de crédit.
Le tribunal précise que l’ex-vice-président de la mairie de Vila Nova de Gaia a expliqué « en détail, de manière objective, sécurisée, fondée et, par conséquent, crédible, tous les mouvements de crédit sur ses comptes bancaires pour la période considérée (2018 à 2023) ».
Ainsi, n’existant aucune valeur de patrimoine incongruente dont la perte au profit de l’État serait nécessaire à garantir par la présente saisie, le tribunal a décidé de lever la saisie sur l’intégralité des biens de Patrocínio Azevedo.
L’opération Babel, liée à une présumée falsification et violation des règles et des processus d’instruction de licences d’urbanisme à Gaia, compte 16 accusés, dont Patrocínio Azevedo, les entrepreneurs immobiliers Paulo Malafaia et Elad Dror, fondateur du groupe Fortera, accusés de dizaines de crimes économiques tels que la corruption et le trafic d’influence.
Le ministère public soutient qu’Elad Dror, fondateur du groupe Fortera, et Paulo Malafaia « ont convenu de développer ensemble des projets immobiliers dans la ville de Vila Nova de Gaia, notamment ceux appelés Skyline/Centre culturel et de congrès, Riverside et Hôtel Azul », avec les supposés avantages accordés par l’ancien vice-président de Gaia, qui recevrait en échange de l’argent et des biens matériels, comme des montres.