Une note pastorale diffusée aujourd’hui exprime que l’objection de conscience concernant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) doit être reconnue dans les établissements de santé, notamment catholiques.
« Le corollaire du droit à l’objection de conscience est le droit de ne pas subir de préjudice ou de discrimination du fait de l’exercice de ce droit (…). Cela signifie, par exemple, qu’un médecin objecteur ne peut être lésé dans l’accès ou la promotion de sa carrière d’obstétricien ou de gynécologue en raison de son refus de pratiquer des avortements », affirme la Conférence Épiscopale Portugaise (CEP), qui regroupe les évêques de l’Église catholique portugaise.
La CEP ajoute qu' »il est contraire à cette dimension collective et institutionnelle de la liberté de conscience de contraindre un établissement de santé à autoriser des actes contraires, sur le plan éthique, à l’idéologie qui est à la base de sa fondation et qui inspire toute son activité ».
« Il est préoccupant de vouloir faire primer le prétendu droit à la pratique de l’avortement sur le droit à l’objection de conscience ; que les professionnels de santé qui invoquent l’objection de conscience puissent, pour cette raison, être d’une manière ou d’une autre pénalisés, notamment dans leur carrière ; de vouloir restreindre l’objection de conscience quant à la pratique de l’avortement au seul domaine personnel, sans le reconnaître aux institutions en tant que telles (un établissement de santé catholique, par exemple) », souligne la note pastorale, en évoquant que « des propositions législatives récemment présentées pourraient être interprétées comme une grave limitation » du droit à l’objection de conscience « dans le cadre de la pratique de l’avortement ».
En janvier, le parlement a débattu plusieurs propositions de modification de la loi sur l’IVG, dans un débat programmé par le PS qui visait, entre autres modifications, à l’extension du délai, mais tous les partis, excepté le PSD et l’IL, ont présenté leurs propres propositions.
À la fin du débat, le vote a conduit, comme déjà annoncé, au rejet de tous les projets de loi et résolutions qui étaient sur la table.
Les projets de loi des partis de gauche prévoyaient la modification du délai légal pour l’IVG, qui est actuellement de 10 semaines, en l’augmentant à 12 semaines (PS et PCP) ou à 14 semaines (BE et Livre), la fin de la période de réflexion ou l’approfondissement de la législation sur l’objection de conscience.
En sens contraire se trouvaient les propositions du Chega, qui proposaient la possibilité pour les femmes enceintes de passer un examen permettant de voir et d’entendre le battement cardiaque du fœtus, et du CDS-PP, qui souhaitait que les médecins objecteurs de conscience puissent être présents lors des consultations précédant l’IVG.
À l’époque, le Conseil Permanent de la CEP avait « exprimé sa satisfaction » pour le rejet par l’Assemblée de la République des projets de loi législatifs concernant l’avortement.
Dans la note pastorale diffusée aujourd’hui, la CEP souligne également que « les pratiques basées sur l’idéologie de genre, les chirurgies de réassignation sexuelle, les thérapies hormonales d’affirmation de genre et les bloqueurs de puberté soulèvent de graves questions d’ordre éthique justifiant l’objection de conscience des professionnels de santé ».