L’Association Nationale des Agences de Voyages (ANAV) a averti aujourd’hui de la « menace » que la nouvelle Directive sur les Voyages Organisés pourrait représenter pour les agences portugaises et a demandé des règles « proportionnées et financièrement viables ».
Il s’agit de la directive européenne visant à protéger les consommateurs qui achètent des voyages organisés dont les nouvelles règles, issues de la révision effectuée, sont désormais prises en compte par le Comité de Protection des Consommateurs depuis jeudi, comme l’indique l’ANAV dans un communiqué.
« La Commission du Marché Intérieur et de la Protection des Consommateurs (IMCO) s’est montrée favorable à ces modifications, mais l’ANAV – Association Nationale des Agences de Voyages attire l’attention sur les dangers que cette nouvelle réglementation peut représenter pour les PME, c’est-à-dire la grande majorité des agences de voyages nationales », précise la même note.
Parmi les « points critiques » soulignés figure « l’exigence de garanties financières pour tous les montants reçus (même hors saison haute) », que l’ANAV considère « pouvant renchérir les forfaits, surtout pour les PME, et modifier le paysage du Fonds de Garantie des Voyages et du Tourisme (FGVT) portugais », ainsi que « la nouvelle définition de ‘forfait’ basée sur des réservations en 24 heures » qui pourrait « entraîner des distorsions opérationnelles et des confusions entre opérateurs et consommateurs ».
L’association considère également que « l’absence d’une limite consensuelle et générale dans l’UE pour les prépaiements pourrait entraîner une fragmentation législative et fausser l’activité des entreprises dans plusieurs pays », que « le renforcement du droit à l’annulation sans pénalité transfère un risque supplémentaire pour les opérateurs, qui restent soumis à des pertes même après avoir payé les fournisseurs » et que « l’obligation de remboursement en liquide sous 14 jours, même lorsque le client accepte des ‘vouchers’, impose des pressions de trésorerie importantes, surtout en période de crise ».
L’ANAV a également identifié une série d’aspects positifs des nouvelles règles, comme « l’élimination du concept confus de Services de Voyage Connexes (LTA), qui causait une incertitude juridique et pratique dans le secteur » et l’exclusion des voyages d’affaires du champ de la Directive, « évitant ainsi aux entreprises des obligations inutiles dans les services corporatifs ».
Sont également des points positifs pour l’ANAV la décision de ne pas imposer une limite uniforme de prépaiement et le fait que la nouvelle directive pourrait « accroître la confiance des consommateurs dans le canal des agences de voyages, profitant au secteur organisé ».
« Cette révision va en partie dans la bonne direction, mais il est crucial que le texte final équilibre dûment les droits des voyageurs avec la durabilité des agences. Les entreprises portugaises ont besoin de règles claires, proportionnées et financièrement viables », a souligné le président de l’ANAV, Miguel Quintas, assurant que l’association suivra le processus de négociation entre le Parlement Européen et le Conseil de l’UE.
L’ANAV a émergé durant la période turbulente de la pandémie de covid-19, « dans le but de trouver des solutions efficaces aux besoins de ses membres, en ce qui concerne les soutiens étatiques et commerciaux », ayant son agenda « évolué en ligne avec les nouveaux défis du marché ».