AIMA affirme respecter la loi en divulguant les employés qui décident des processus.

AIMA affirme respecter la loi en divulguant les employés qui décident des processus.
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Vendredi, un syndicat a considéré comme une « atteinte grave » à la protection des employés de l’AIMA (Agence pour l’Intégration, les Migrations et l’Asile) la publication des noms des travailleurs, à qui il a délégué des pouvoirs pour l’évaluation des dossiers des immigrés, au Journal officiel.

En réponse à cette accusation, l’AIMA a déclaré que le Conseil d’administration a approuvé « la subdélégation des pouvoirs nécessaires à la réalisation des responsabilités en matière de délivrance et de renouvellement des autorisations de séjour temporaire et de notification d’abandon volontaire du territoire national à un ensemble de travailleurs de l’agence ».

Ainsi, ces travailleurs ont commencé « à pratiquer les actes administratifs suivants : prendre des décisions d’octroi ou de refus d’octroi des autorisations de séjour temporaire, prendre des décisions de renouvellement ou de refus de renouvellement des autorisations de séjour temporaire et notifier l’abandon volontaire du territoire national », a-t-elle ajouté.

Par conséquent, « étant donné qu’il s’agit d’une subdélégation de pouvoirs, il est, conformément au Code de procédure administrative (article 47 et article 159), obligatoire de spécifier les actes que les subdélégués peuvent pratiquer, ainsi que leur publication au Journal officiel », a-t-elle souligné.

Dans ce contexte, elle a insisté : « le Conseil d’administration de l’AIMA ne porte pas atteinte à la protection de ses travailleurs, mais respecte la législation en vigueur, assurant (…) le respect de la légalité en ce qui concerne l’évaluation des processus de la population migrante ».

L’AIMA a également garanti « la sécurité de ses travailleurs et collaborateurs par rapport au travail effectué, ainsi que le respect de leurs droits ».

Vendredi, l’AIMA a publié, au Journal officiel, une liste de 86 noms d’employés dans un contexte de délégation de compétences pour décider de l’octroi, du renouvellement ou du refus des autorisations de séjour temporaire et des notifications d’abandon volontaire du territoire national.

Le Syndicat des Techniciens de l’Immigration a rejeté la divulgation de la liste des décideurs et a considéré cet acte comme « une atteinte grave à la protection des employés de l’AIMA ayant ces fonctions », selon un communiqué.

Face à cette « situation préoccupante », le syndicat a souligné que les notifications d’abandon volontaire du territoire sont envoyées aux immigrants avec le nom complet du décideur.

« Sans ignorer le climat de tension existant dans la communauté migrante résidente au Portugal, rendre publique une telle liste avec les noms complets des travailleurs, à une époque où il est facile, en utilisant les réseaux sociaux, d’obtenir leurs données, met en danger leur intégrité », a déclaré le communiqué du syndicat également publié vendredi.

Le syndicat a jugé que cela constitue « un nouvel exemple du manque total de gestion et de responsabilité démontré par la direction de l’AIMA », ajoutant, sans détailler, qu’il prendra les « mesures nécessaires et dans la légalité » pour protéger les employés concernés.

Aujourd’hui, interrogé par l’agence Lusa sur la réaction de l’AIMA à l’accusation, le syndicat a allégué que « de cet éclaircissement découlerait que toutes les décisions rendues par l’AIMA jusqu’à présent seraient illégales, puisqu’aucune délégation de compétences n’a jamais été publiée, ce qui découle néanmoins des fonctions des travailleurs selon leur catégorie », comme dans d’autres services de la Fonction publique, qui n’ont pas non plus identifié les fonctionnaires publiquement, ni leurs fonctions respectives.

Ainsi, selon le syndicat, « pour se conformer à l’article mentionné, et face à la nécessaire observation du RGPD, il suffirait de publier les numéros d’employés, uniquement connus en interne, et la norme serait observée ».

Et il a assuré qu’il « fera tout pour que cette situation ait les conséquences qui s’imposent ».