Vida Justa se souvient d’Odair Moniz et de la violence policière avec une marche à Amadora.

Vida Justa se souvient d'Odair Moniz et de la violence policière avec une marche à Amadora.
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Portugal France

Résidant dans le quartier Zambujal, Odair Moniz a été mortellement blessé par un agent de la Police de Sécurité Publique (PSP) le 21 octobre, alors qu’il conduisait sa voiture dans le quartier de Cova da Moura.

 

Les circonstances du décès de ce citoyen cap-verdien de 43 ans restent floues, les résultats des enquêtes ouvertes par la PSP elle-même et par l’Inspection Générale de l’Administration Interne (IGAI) étant toujours inconnus.

L’association Vida Justa accuse la police de « déshumaniser Odair, en inventant des faits inexistants à propos de ce qui s’est passé cette nuit-là, tentant de justifier l’injustifiable » et critique le choix de la juge chargée de juger l’affaire — la même qui a jugé Cláudia Simões, femme noire condamnée pour avoir mordu un policier qui l’avait immobilisée après qu’elle ait refusé de s’identifier, à la suite d’un incident lié au passeport de transport de sa fille mineure.

Pour commémorer Odair Moniz, sous le slogan « Pas de justice, pas de paix », Vida Justa va organiser une peinture murale à 10h00 et un déjeuner communautaire à 12h00 dans le quartier Zambujal.

À 14h30, la marche reprendra de la Cova da Moura au quartier Zambujal pour exiger « justice pour Odair et toutes les victimes de violences policières ».

L’événement — qui s’inscrit dans le tour que Vida Justa organise depuis le 15 mars dans la Région Métropolitaine de Lisbonne et qui a déjà couvert plusieurs quartiers des communes d’Almada (district de Setúbal), Amadora, Barreiro, Cascais, Loures, Seixal et Sintra (district de Lisbonne) — se terminera par une série de concerts à partir de 16h00 dans le quartier Zambujal.

La Grande Marche des Quartiers se conclura dimanche, à Monte Abraão dans la commune de Sintra, avec des activités sportives et culturelles.

La mort d’Odair Moniz a provoqué des manifestations, parfois accompagnées de troubles, dans plusieurs quartiers de la périphérie de Lisbonne.

Fin janvier, le Ministère Public (MP) a accusé le policier de la PSP qui a abattu Odair Moniz dans le quartier de Cova da Moura du crime d’homicide, passible d’une peine de prison de huit à seize ans.

Selon l’accusation, Odair Moniz aurait tenté de fuir et résisté à son arrestation, mais aucune menace avec une arme blanche n’a été vérifiée, contredisant le communiqué officiel de la PSP publié après l’incident, qui affirmait que l’homme avait « résisté à l’arrestation » et tenté de s’attaquer aux agents « avec une arme blanche ».

Les associations SOS Racisme et Vida Justa ont immédiatement contredit la version policière et exigé une enquête « sérieuse et impartiale » pour établir les responsabilités, considérant qu’il s’agissait d’une « culture d’impunité » au sein des forces de sécurité.

Dans l’accusation, le MP a demandé la suspension de l’agent de la PSP comme mesure coercitive et l’application d’une peine accessoire, lors de la condamnation, d’interdiction d’exercer ses fonctions. Actuellement, l’agent, âgé de 27 ans, est en congé maladie sans date de retour au travail.

La défense de l’accusé ayant choisi de ne pas demander l’ouverture de l’instruction, l’affaire a été directement portée en justice et devrait être jugée au Tribunal de Sintra.

En plus de la procédure judiciaire, des procédures disciplinaires sont en cours à la PSP et à l’IGAI, auxquelles la ministre de l’Administration Interne, Margarida Blasco, a demandé « caractère d’urgence ».

Le 26 octobre de l’année dernière, des milliers de personnes ont descendu l’Avenida da Liberdade à Lisbonne, répondant à la manifestation convoquée par Vida Justa pour rendre hommage à Odair Moniz et dénoncer les violences policières.