Les émissions des voyages aériens des entreprises diminuent. Les entreprises portugaises parmi les pires.

Les émissions des voyages aériens des entreprises diminuent. Les entreprises portugaises parmi les pires.
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Portugal France

La quatrième édition de la « Campagne Voyager Responsable », dont le dernier classement d’émissions aériennes pour raisons professionnelles a été publié aujourd’hui, révèle que l’entreprise portugaise EDP a doublé ses émissions au cours de la période analysée.

L’association environnementale Zero, qui participe à cette campagne et a publié le classement aujourd’hui via un communiqué, souligne que les entreprises portugaises, en plus de figurer parmi les moins bien évaluées, n’ont pas fixé d’objectifs pour réduire les émissions liées aux voyages professionnels.

Zero précise que même si les multinationales ont réduit leur recours au transport aérien, 44 % des 326 entreprises classées n’ont toujours pas défini d’objectifs de réduction des émissions, ce qui est, selon l’association, « particulièrement préoccupant » pour les entreprises les plus polluantes, comme EDP qui a doublé ses émissions par rapport à 2019, ou GALP, dont les émissions ont augmenté de 13 %.

Concernant les 13 entreprises portugaises présentes dans le classement, où A représente la meilleure note et D la pire, 11 ont obtenu la note C et deux ont même reçu la pire note, D (Altri SGPS et Mota Engil).

Dans son analyse, Zero indique que malgré quelques améliorations de position, les entreprises portugaises telles que CGD, Efacec Energia, NOS, Jerónimo Martins, Sonae, EDP, Corticeira Amorim et Mota Engil n’ont pas réussi à quitter le groupe des plus mal classées (notes C et D).

La meilleure performance nationale revient à la Caixa Geral de Depósitos, qui a réduit ses émissions de voyages professionnels de 24 % en 2023 par rapport à 2019, mentionne le communiqué. Il est également noté que la faible performance des entreprises portugaises contraste avec celle de leurs homologues espagnoles, françaises, britanniques et allemandes.

« Comme chaque année, la majorité des entreprises portugaises continue de ne pas respecter ses responsabilités climatiques, Zero exhorte ces entreprises à définir des objectifs pour réduire les émissions des voyages aériens, à inclure les effets non liés au dioxyde de carbone (CO2) dans le rapport de leurs émissions, et à mettre en œuvre et publier les mesures pour atteindre les objectifs définis. »

Zero propose des mesures réalisables telles que privilégier le train aux voyages aériens sur les liaisons Lisbonne-Porto et Lisbonne-Faro, et remplacer les réunions en présentiel par des vidéoconférences.

De manière générale, le classement identifie les 25 grandes entreprises mondiales sans objectifs définis et ayant la plus grande empreinte environnementale liée aux voyages aériens professionnels, parmi lesquelles Google et Apple.

Parmi ces 25 entreprises, certaines, souligne Zero, se disent « leaders verts » mais n’ont pas fixé de objectifs « malgré des vols émettant annuellement un total de 6,9 millions de tonnes de dioxyde de carbone – l’équivalent de l’empreinte climatique de 48 000 vols entre Paris et New York ou 1,3 fois les émissions annuelles de la Belgique ».

Au moins 19 de ces entreprises, ou leurs dirigeants, possèdent ou utilisent des jets privés, comme c’est le cas de Johnson & Johnson et Meta. Le communiqué ajoute que les performances de Merck et Bosch, avec des augmentations respectives de 29 % et 3 % de leurs émissions, « sont particulièrement décevantes ».

Des entreprises telles que Swiss RE et le géant énergétique suédois Vattenfall, qui sont leaders en matière de bonnes pratiques, ont démontré « qu’il est possible de réduire les voyages en avion tout en restant économiquement prospère, » selon le document.

Swiss RE a fixé des objectifs en 2020 et a réduit ses émissions de 67 % depuis 2019 grâce à des mesures telles que l’établissement de budgets annuels pour les émissions liées aux voyages dans ses unités commerciales.

L’analyse des données du classement révèle que les entreprises qui fixent des objectifs parviennent généralement à des réductions plus significatives des émissions de leurs voyages professionnels en avion.

Le classement Voyager Responsable – https://travelsmartcampaign.org/ranking/ – évalue 326 entreprises nord-américaines, européennes et indiennes selon 11 indicateurs. Dans l’édition de cette année, 16 entreprises ont obtenu la note A, 40 la note B, la grande majorité ayant reçu la note C (230), et 42 entreprises ont obtenu la note D.