Le bilan sur l’évolution des amendes est dressé par le bureau de la secrétaire d’État aux Affaires fiscales, Cláudia Reis Duarte, dans le dernier rapport sur la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales et douanières de 2024, remis au parlement la semaine passée.
Le document indique qu’après environ 26 millions d’euros de dettes déclarées prescrites en 2023, 290,2 millions de dettes à l’AT ont prescrit en 2024, soit 264,3 millions de plus que l’année précédente, une différence supérieure à 1 000 %.
Le gouvernement reconnaît que le montant est « exceptionnellement élevé » et, pour justifier l’augmentation, précise que la « déclaration de prescription ne révèle pas l’inefficacité des services » de l’AT, soulignant que l’appréciation « tempestive » des dossiers garantit la « sécurité et la certitude juridique, ainsi que la qualité et l’efficacité des systèmes de recouvrement coercitif », afin d’éviter des « actes coercitifs et des contentieux inutiles ».
Dans ce cas, le grand saut dans le montant des dettes que le fisc cesse de pouvoir recouvrer à partir du moment où elles prescrivent est dû non pas à une augmentation exceptionnelle des prescriptions sur les impôts qui génèrent le plus de recettes, comme la TVA, l’IRS ou l’IRC, mais à une augmentation des prescriptions sur les « autres dettes fiscales, notamment le montant exceptionnellement élevé relatif aux amendes ».
Le rapport précise que l’aggravation est « justifiée par une action centrale de prescription automatique d’amendes, encadrée dans la prescription de reconnaissance d’office », conformément à l’article 175 du Code de procédure et de processus fiscal (CPPT), qui prévoit que les prescriptions sont « connues d’office par le juge si l’organe d’exécution fiscale qui était précédemment intervenu ne l’a pas fait ».
Tandis que dans le segment des « autres dettes fiscales », l’augmentation des prescriptions a été de 3 708 %, pour la TVA, l’augmentation a été de 38 %, pour l’IRC de 4,3 % et pour l’IRS de 45 %.
Au total, 12,3 millions d’euros de dettes de TVA, 6,3 millions d’euros de dettes d’IRC et 5,8 millions en dettes d’IRS ont prescrit.
Les autres dettes fiscales ont totalisé 265,8 millions, alors que l’année précédente, le montant n’était que de sept millions.
En règle générale, une dette fiscale prescrit huit ans après l’année « où le fait générateur de l’obligation fiscale s’est produit, ou à partir de la fin de l’année où le fait fiscal a été constaté, selon qu’il s’agit d’un impôt à obligation unique ou périodique », sauf lorsqu’il y a des causes légales qui suspendent et interrompent le décompte de ce délai, rappelle le gouvernement dans le rapport.
Dans le même document, sous la responsabilité de la secrétaire d’État aux Affaires fiscales, le gouvernement fait également le compte des dettes fiscales annulées par l’AT.
En 2024, les annulations ont totalisé 824 millions d’euros, diminuant de 4,3 % par rapport à 2023, année où la valeur était de 861 millions.
Cependant, le nombre d’annulations a augmenté d’environ 64 %, passant de 259 973 process à 425 336. L’aggravation résulte « principalement » du « décès/cessation de l’infracteur ».
« Les annulations de dettes découlaient, pour la plupart, de la présentation de déclarations de substitution pour corriger des erreurs commises par les contribuables, de la validation des processus de contestation ou de réclamation gracieuse, du décès ou de la cessation de l’infracteur et des annulations par décision de l’entité créancière », explique le rapport.