Le président de la Chambre de Coimbra accuse TdC d’ignorer le « monde réel ».

Le président de la Chambre de Coimbra accuse TdC d'ignorer le "monde réel".
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« Le Tribunal de Comptes n’est pas précisément un profond connaisseur des problèmes du monde réel, ni des travaux. Il ignore le monde réel et fait des commentaires abusifs sur des sujets dont il n’a pas les connaissances nécessaires », a-t-il affirmé.

 

Lors de la réunion de l’exécutif municipal, qui se tient cet après-midi, le maire, élu par la coalition Juntos Somos Coimbra (PSD/CDS/NC/PPM/ALIANÇA/RIR/VOLT), a déclaré qu’il espère avoir, à l’avenir, « des opportunités de débattre de ces questions avec le Tribunal de Comptes, en face à face ».

Les déclarations de José Manuel Silva ont été faites après que la conseillère socialiste Rosa Isabel Cruz ait demandé quelles étaient les œuvres, réalisées dans le cadre du Plan de Relance et de Résilience (PRR), qui sont achevées et quelles sont celles en risque de remboursement.

« Il n’y a pas d’œuvres en risque de remboursement », a répondu le maire.

La semaine dernière, le Tribunal de Comptes (TdC) a indiqué que la mairie de Coimbra n’a pas assuré la défense du trésor public lors de l’achat d’un terrain à la banque Montepio pour la construction de 268 logements sociaux, à Taveiro.

La conclusion est apparue dans le rapport d’audit du Tribunal de Comptes sur l’exécution du Plan de Relance et de Résilience (PRR), programme finançant la construction de 268 logements sociaux à Taveiro, pour un investissement total de 36 millions d’euros (ME).

Selon le rapport consulté par l’agence Lusa, les procédures de la mairie pour l’achat du terrain pour quatre millions d’euros à la banque Montepio ne démontrent pas non plus « que la procédure était cohérente avec les principes de la bonne administration, de l’égalité, de l’impartialité, de la concurrence et de la transparence ».

Dans le même document, le TdC a également estimé que l’exécution de cet investissement de la mairie de Coimbra, par rapport à la période d’exécution de l’ouvrage (20 mois), ne semble « pas compatible avec le respect du délai contractuel », alertant sur le grand risque de ne pas terminer l’ouvrage avant la date limite du PRR.

Contactée par Lusa, une source municipale a déclaré à l’occasion que, bien que l’ouvrage soit « en retard d’environ 2/3 semaines par rapport à l’exécution prévue », ils ne prévoient pas « que le délai de conclusion soit problématique ».

En ce qui concerne l’achat du terrain où sont construits les 268 logements, le TdC a considéré que la mairie n’a pas suivi la procédure recommandée. Le bien a finalement été acheté pour quatre millions d’euros, après une évaluation des services municipaux qui a pris en compte trois méthodes distinctes, attribuant à la méthode d’évaluation fiscale la plus grande pondération (50%).

Cette méthode évaluait le bien au montant le plus élevé (5,18 millions d’euros), tandis que les autres méthodes, chacune pondérée à 25%, estimaient le terrain à des valeurs substantiellement inférieures (2,3 ME et 3,5 ME).

Cependant, l’évaluation fiscale « est uniquement utilisée à des fins fiscales » et son utilisation pour déterminer le montant à payer pour le bien n’a pas « djustification » dans les normes généralement utilisées, a noté le TdC, en indiquant que les méthodes reconnues pour évaluer un bien sont surtout la méthode du coût et celle du marché (qui ont eu moins de pondération).

Au Tribunal, la mairie justifie que cet outil d’évaluation du bien était fourni par l’Autorité Fiscale, mais les juges ont estimé que cette explication n’a pas de « justification technique plausible ».

Dans le rapport, il est également noté que le prix du bien est le résultat de la négociation de la mairie de Coimbra avec la banque, « conforme ultérieurement à l’évaluation, pour coïncider avec le prix déjà décidé ».

Pour ce faire, le Tribunal de Comptes s’appuie sur le fait que le rapport d’évaluation du bien a été réalisé le 23 novembre 2022, quelques mois après une première proposition d’achat par la mairie au montant de 3,5 ME, en août de la même année.