La Fenprof stupéfaite quant à l’audit sur le « nombre d’élèves sans cours »

La Fenprof stupéfaite quant à l'audit sur le "nombre d'élèves sans cours"
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Portugal France

«La montagne a accouché d’une souris : non seulement aucun nombre d’élèves sans cours n’a été déterminé, mais il a été confirmé ce que la Fenprof dénonce depuis longtemps», écrit la fédération dans un communiqué.

 

Il s’agit des conclusions d’un audit demandé par le Ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation (MECI) suite à la polémique autour des données sur les élèves sans cours divulguées l’année dernière.

Selon l’auditeur KPMG, il existe des «lacunes et insuffisances qui mettent en cause la solidité des données rapportées par la Direction Générale des Établissements Scolaires (DGEstE), concernant le nombre d’élèves sans cours à une matière, ainsi que la possibilité de vérification de ce même nombre pour les années scolaires 2023-2024 et 2024-2025».

Déplorant que le rapport n’ait pas permis de révéler le nombre d’élèves qui ont été sans cours au cours des dernières années scolaires, la Fenprof remet en question la réduction significative alléguée par l’exécutif.

«Si maintenant le Ministère lui-même reconnaît qu’il n’existe pas de données permettant de connaître la réalité, comment peut-on affirmer qu’elle a été modifiée», questionnent les représentants des enseignants.

D’un autre côté, la Fenprof affirme que le rapport ne contredit pas les estimations faites par la fédération et qui, successivement, ont été mises en cause par les différents ministres de l’Éducation, y compris Fernando Alexandre.

Ce week-end, la Fenprof a présenté une estimation sur l’impact du problème pour l’année scolaire en cours, comptabilisant «près de 1,4 million d’occurrences d’élèves sans cours à au moins une matière», chiffres qui incluent des doublons de étudiants qui ont été sans plusieurs enseignants ou à plusieurs moments.

«La Fenprof considère qu’il est grave et inacceptable de continuer à fuir le problème du manque d’enseignants, en tentant de le masquer par des exercices formels et des rapports non concluants. Ce qui est exigé, c’est la transparence, la responsabilité et l’action», ajoute le communiqué.

Face aux manquements signalés, KPMG recommande la mise en place d’un système qui «permette de collecter de manière opportune et centralisée, directement des écoles», ces informations à travers, par exemple, «la collecte et compilation des résumés des cours» disponibles en support électronique.

Selon le MECI, cette nouvelle solution sera mise en œuvre à partir de l’année scolaire prochaine pour «suivre avec rigueur, crédibilité et transparence» ce phénomène «à différents moments et tout au long de l’année scolaire».

Le nouveau modèle servira également à concevoir des politiques qui combattent le problème, «garantissant ainsi l’équité dans l’accès à une éducation de qualité, avec de meilleurs apprentissages et une plus grande probabilité de succès tout au long du parcours scolaire».