Dans des déclarations à Lusa, Francisco Rodrigues, président de l’Observatoire de Sécurité, Criminalité Organisée et Terrorisme (OSCOT), a souligné que l’absence d’un chapitre sur les extrémismes est « compréhensible », car « il existait des enquêtes en cours ».
Dans la version préliminaire du RASI, à laquelle Lusa a eu accès, aucune organisation d’extrême droite n’est classée comme terroriste au Portugal, mais il est fait mention d’une branche d’une organisation extrémiste internationale qui est classée comme terroriste dans d’autres pays.
Sans spécifier l’organisation en question, cette version du RASI signalait l’existence de cette branche d’une organisation extrémiste au Portugal, qui a déjà été sanctionnée financièrement dans plusieurs pays pour financement du terrorisme.
« Je pense qu’il ne faut pas transmettre et faire connaître au grand public un ensemble d’indications qui peuvent perturber les enquêtes en cours », a justifié Francisco Rodrigues.
Le 17 du mois dernier, la Police Judiciaire a annoncé le démantèlement d’une milice armée d’extrême droite, constituant la plus grande opération de ce genre jamais réalisée au Portugal, avec des centaines de munitions, des armes militaires et des explosifs saisis.
« La qualité et la diversité de ce que nous avons saisi ont été surprenantes », a déclaré Manuela Santos, directrice de l’Unité Nationale de Lutte Contre le Terrorisme (UNCT) de la Police Judiciaire, lors du bilan de l’opération « Desarme 3D », qui a conduit à l’arrestation de six personnes du Mouvement Armilar Lusitano (MAL).
« Ils s’armaient, recrutaient des personnes et développaient des actions », a expliqué Manuela Santos, soulignant que le matériel saisi « a une origine et que tout est ouvert à cet égard », avec « de nouvelles pistes d’enquête ».
Parmi les six arrêtés, on compte un chef de la PSP et d’autres ayant des liens avec des groupes de sécurité privés.
Luís Fernandes, président de l’Observatoire de Sécurité Interne (OSI), a rappelé que les institutions ayant contribué au RASI ont justifié la non-inclusion du chapitre mentionné sur les extrémismes.
« Je pense qu’il était plus qu’évident à l’époque qu’il était nécessaire de retirer le chapitre pour, à ce moment-là, ne pas attirer l’attention sur les enquêtes en cours ».
« Quand on identifie tout ce qui se passe dans le RASI, il est évident que quelqu’un qui enfreint la loi et se rend compte qu’il est en cours d’investigation va arrêter et cesser ses activités illicites », a-t-il déclaré.
Par conséquent, « il n’avait pas de sens de publier à cette date », a-t-il ajouté.
Le RASI de 2024 sera examiné aujourd’hui lors de la session plénière du Parlement.