Lors d’une conférence de presse après le Conseil des ministres consacré aux modifications de la politique migratoire, le ministre de la Présidence, António Leitão Amaro, a reconnu que le regroupement familial est « la plus difficile de toutes les régulations », car il est nécessaire d’harmoniser la législation nationale avec la directive européenne en la matière.
« Parmi les divers canaux possibles de l’immigration, outre le travail et les études, le regroupement familial joue un rôle important » pour les familles, mais « accélère aussi l’intégration des immigrés dans la communauté portugaise », a déclaré le ministre.
Actuellement, le Portugal compte 1,6 million d’étrangers, dont beaucoup ont des dossiers de regroupement familial en attente auxquels l’Agence pour l’Intégration, les Migrations et l’Asile (AIMA) ne répond pas.
Selon Leitão Amaro, l’objectif des modifications légales annoncées est une « régulation ferme où les règles sont strictes » tout en maintenant « les engagements d’humanisme », ce qui imposera « l’exigence d’une durée minimale de deux ans de résidence légale » à ceux qui souhaitent postuler pour le regroupement familial.
Les seuls candidats admis pour le regroupement familial qui résident déjà au Portugal seront des mineurs, écartant la possibilité que ce mécanisme puisse régulariser ceux qui se trouvent dans le pays de manière illégale.
« Dans les autres cas, il incombera à l’AIMA d’organiser sa capacité de réponse. Mais la priorité est définie, nous devons répondre aux Portugais et aux étrangers qui vivent légalement ici », a-t-il ajouté.
Le gouvernement va également renforcer les critères avec plus d’exigences, dans les limites de la directive, concernant des questions telles que le logement ou les moyens de subsistance.
Les « revenus des prestations sociales » ne seront pas inclus dans le calcul des moyens de subsistance.
En outre, le gouvernement impose l’obligation de prévoir des mesures d’intégration pour le demandeur et sa famille, avec une évaluation de « l’apprentissage de la langue portugaise et, dans le cas des mineurs, la fréquentation de l’enseignement obligatoire ».
Leitão Amaro a annoncé que dans les prochaines semaines, l’AIMA va « organiser à l’avance et publiquement un calendrier de rendez-vous, dans la mesure de ses capacités pour répondre à ces demandes ».
De plus, le gouvernement va « supprimer les règles actuelles de décision tacite » pour ces processus, a indiqué le ministre, annonçant également de nouvelles règles pour les visas de recherche d’emploi, les limitant aux immigrants qualifiés.
« Le visa pour venir au Portugal sans contrat ou sans promesse de contrat de travail ne subsistera que pour les personnes hautement qualifiées », a affirmé Leitão Amaro.
L’objectif est de « rediriger la demande vers des flux permettant d’attirer plus de talents », a expliqué le gouvernant.
Pour ce faire, le gouvernement va contacter des institutions « d’enseignement supérieur et leurs organisations représentatives » afin qu’elles présentent une « proposition inspirée de celle adoptée avec les associations patronales », en assurant des canaux d’entrée pour les travailleurs, cherchant à garantir « prévisibilité et agilité lorsque les conditions d’attraction des talents sont remplies ».
L’objectif final est d’augmenter la présence de « chercheurs, enseignants et étudiants étrangers », pour « continuer à transformer l’économie nationale en une économie fondée sur la connaissance ».
La définition formelle de ce que sont les demandeurs « hautement qualifiés » est déjà établie dans la loi et sera clarifiée dans un décret conjoint des tutelles des Affaires étrangères, Migrations, Travail et Éducation.
En outre, l’AIMA aura un « département du talent qui s’occupe spécifiquement de ce type de canal ».
Le gouvernement va également présenter une « proposition de loi de création de l’Unité des Étrangers et des Frontières au sein de la PSP ».
« Le Portugal doit avoir une police des frontières, qui contrôle les frontières à l’entrée, effectue la surveillance sur tout le territoire national et éloigne ceux qui ne respectent pas les règles », a déclaré Leitão Amaro.
« Le Portugal a besoin d’une police des frontières et la solution n’est pas de transformer l’AIMA en police », a expliqué le ministre, soulignant que la PSP aura « un renforcement de ses moyens pour la nouvelle unité des étrangers et des frontières ».