L’agent de la PSP associé au Mouvement Armilar Lusitano (MAL), placé en détention provisoire mercredi, serait responsable des entretiens en présentiel pour le recrutement au sein du groupe néonazi.
Selon le mandat d’inculpation, l’agent de la PSP, qui travaillait au sein de la Police municipale de Lisbonne avant son arrestation mardi, est l’un des trois fondateurs du groupe néonazi, créé en 2018. Les deux autres fondateurs sont un chauffeur poids lourd, également arrêté mardi, et un agent de sécurité privée.
Le document précise que ce groupe présente des similitudes avec d’autres groupes internationaux déjà connus des autorités, dont certains membres utilisent des armes 3D. Le MAL est décrit comme un mouvement nationaliste extrémiste prônant la propagande anti-immigration et antissystème, incitant à la haine et à la violence contre les immigrants et réfugiés.
Avec la pandémie, ce groupe s’est tourné vers des théories négationnistes et, plus tard, en 2022, avec le début de la guerre en Ukraine, il a ajouté une narration des conséquences économiques provoquées par les gouvernements de gauche en Europe.
Trois ans après la création du MAL, le groupe a décidé, à la mi-2021, de recruter de nouveaux membres. L’agent de la PSP et le chauffeur de poids lourd — deux des fondateurs — ont utilisé des canaux comme ‘Telegram’ et ‘Signal’ pour créer des conversations et diffuser leur message.
Selon le MP, des centaines de candidats ont été sélectionnés via des formulaires contenant des données comme la constitution physique, la profession, et l’aptitude militaire. Les candidats possédant des connaissances en manœuvre d’armes étaient privilégiés.
Le chauffeur poids lourd était en charge d’évaluer les fiches des candidats et l’agent de la PSP s’occupait des entretiens en présentiel. La préférence allait toujours à des militaires, agents des forces de sécurité et de sécurité privée. Si l’évaluation était positive, selon le MP, les candidats étaient ajoutés à des canaux privés.
Grâce à ces actions, les deux accusés auraient réussi à créer des cellules autonomes dans plusieurs régions du pays, du nord au sud, et ont commencé à acheter des matériaux et équipements pour fabriquer des armes en 3D.
L’organisation encourageait, comme le mentionne encore le document, l’acquisition d’armes et l’entraînement tactique de tir. L’objectif était de diffuser le rejet des institutions étatiques, avec une éventuelle élimination de l’état de droit démocratique, selon le MP.
La Police judiciaire a arrêté mardi six suspects de l’appartenance au MAL, dont quatre ont été placés en détention provisoire après leur présentation à un juge d’instruction pour l’application des mesures de coercition.
Quatre des accusés sont maintenant inculpés pour infractions liées à un groupe terroriste, passibles de peines de prison allant de 8 à 15 ans, et pour infraction terroriste. Tous les six accusés sont inculpés pour la détention d’armes interdites.

Dans le cadre de l’opération ‘Desarme 3D’, plusieurs matériaux explosifs, diverses armes à feu, dont certaines produites par impression 3D, plusieurs imprimantes 3D, plusieurs dizaines de munitions, diverses armes blanches et du matériel informatique, entre autres éléments de preuve, ont été saisis.