Hôpital Ponta Delgada. Le rapport sur l’incendie soulève des doutes sur la légalité.

Hôpital Ponta Delgada. Le rapport sur l'incendie soulève des doutes sur la légalité.
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Dans la version soumise au vote, à laquelle Lusa a eu accès, une des conclusions indiquait que « les processus de contractualisation sous-jacents à la conception, la construction, l’équipement et le fonctionnement de l’Hôpital Modulable » soulevaient « des doutes quant à la légalité et la régularité financière ».

Les conclusions finales, approuvées à l’unanimité lundi et publiées sur le site de l’Assemblée Législative des Açores, indiquent que ces processus « n’ont pas été soumis à un contrôle préalable par la Cour des Comptes, de sorte que leur légalité et régularité financière n’ont pas été préalablement et dûment évaluées ».

Toutefois, ils précisent que le Gouvernement Régional (PSD/CDS-PP/PPM) « a demandé un avis juridique pour vérifier la légalité des processus de contractualisation, notamment l’ajustement direct fondé sur des motifs d’urgence impérieuse, et que des documents concernant l’acquisition de biens et de services adjugés dans le cadre de ce régime exceptionnel de passation de marchés publics ont également été fournis à la commission ».

L’Hôpital du Divino Espírito Santo (HDES), à Ponta Delgada, le plus grand des Açores, a été touché par un incendie le 4 mai 2024, ce qui a nécessité le transfert de patients vers d’autres unités de santé de la région et du pays.

À la suite de l’incendie, il a été décidé d’installer un hôpital modulaire à proximité du bâtiment, afin d’assurer les soins de santé fournis par l’hôpital jusqu’à sa réhabilitation.

En février 2025, une commission d’enquête a été créée au sein de l’Assemblée Législative des Açores, à l’initiative du PSD, dans le but de clarifier les circonstances, les causes, les responsabilités et les conséquences de l’incendie, ainsi que d’évaluer la réponse institutionnelle ultérieure.

Le rapport final a été approuvé, à l’unanimité, lundi après l’adoption de propositions d’amendement de plusieurs partis à la version soumise par la rapporteure, députée du PS.

La version finale maintient que la décision de l’exécutif açorien de construire un hôpital modulaire « n’a pas été soutenue par des études techniques et économiques-financières, et n’a pas résulté d’une évaluation comparative avec une réhabilitation urgente possible du bâtiment principal de l’hôpital », mais ajoute qu’elle était fondée sur « les critères cliniques indiqués par la direction technique du HDES, afin de réduire le risque pour les usagers, en privilégiant la sécurité ».

Les conclusions continuent à indiquer que l’hôpital modulaire présente des limitations, mais précisent que « ces limitations découlent de la nature même de la structure transitoire, pensée comme une solution transitoire et de réponse rapide, et non comme un substitut permanent des installations hospitalières conventionnelles ».

La version finale affirme également que le premier contact avec la société fournissant l’hôpital modulaire a été effectué le 5 mai, un jour après l’incendie, précisant cependant que « ce contact avait un caractère purement exploratoire, pour vérifier la possibilité de solutions logistiques éventuelles pour un possible internement », et que l’idée d’une structure modulaire a commencé à être envisagée le 6 mai.

Il est également souligné que les contacts entre le HDES et l’entreprise MBW « sont antérieurs à l’incendie » et que l’entreprise possède un permis qui « permet la réalisation de projets supérieurs à 12 millions d’euros ».

Dans la version finale, la commission spécifie également que, bien que l’on ait identifié une anomalie dans les batteries de condensateurs, qui n’avait pas encore été corrigée, cette anomalie « ne constituait pas un risque de sécurité » et que ce n’était pas cette batterie de condensateurs qui a causé l’incendie, « car elle était déconnectée ».

Les conclusions précisent que l’incendie a pris naissance dans l’une des batteries condensatrices du système de correction du facteur de puissance, mais ajoutent que ces batteries étaient « dans leur période de vie utile, qui se terminait au premier semestre 2026 » et que « le processus de remplacement de l’équipement était en cours à la date de l’incendie ».

Il est encore mentionné que la Police Judiciaire a conclu que l’incendie s’est produit « dans des circonstances qui soutiennent l’étiologie accidentelle ».

Quant au système de détection d’incendie (SADI), le rapport final maintient qu’il était fonctionnel, mais présentait des défaillances, ajoutant que « les conditions du SADI n’ont pas empêché la lutte contre l’incendie et le processus d’évacuation des usagers et des professionnels de santé ».

Il est également noté que le remplacement de la centrale de détection d’incendie avait été contracté en 2017, mais « l’investissement n’a jamais été réalisé ».

La version finale, contenant 20 conclusions, maintient que « le rapport devra être transmis à la Section Régionale de la Cour des Comptes des Açores, ainsi qu’au Ministère Public, pour les effets juridiques appropriés ».