L’Association BRP critique le manque de feuille de route dans la stratégie pour le marché unique.

L'Association BRP critique le manque de feuille de route dans la stratégie pour le marché unique.
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Portugal France

Dans une lettre, la BRP commence par reconnaître « les efforts de la Commission Européenne pour promouvoir l’intégration et le dynamisme du Marché Unique » à travers la stratégie récemment présentée.

« La stratégie présentée le 21 mai s’aligne sur des principes importants tels que la réduction de la bureaucratie, l’harmonisation de la réglementation et l’approfondissement de l’intégration du marché, qui sont cruciaux pour la prospérité future de l’Europe », a-t-elle indiqué, soulignant que « la nécessité de progrès urgents et mesurables dans la simplification et l’harmonisation des processus bureaucratiques, réglementaires et de licence ne peut être surestimée ».

Néanmoins, la BRP a exprimé sa préoccupation concernant plusieurs points.

« Malgré le diagnostic solide et consensuel fourni par les rapports susmentionnés, la stratégie ne parvient pas à fournir une feuille de route claire, réalisable et urgente pour la mise en œuvre », a-t-elle indiqué, pointant qu’elle risque de devenir « un exercice technocratique avec un impact immédiat limité ».

Pour la BRP, l’approche définie, « qui inclut neuf piliers et de nombreuses sous-priorités, manque de simplicité et de focalisation nécessaires pour impulser des changements significatifs ».

« Nous sommes particulièrement préoccupés par l’absence d’un sens de l’urgence », a-t-elle souligné, indiquant que « les rapports qui ont servi de point de départ à cette stratégie sont disponibles depuis près d’un an, mais de nombreuses premières étapes proposées incluent la tenue de réunions ou l’exploration d’initiatives, au lieu de prendre des mesures décisives ».

Pour la BRP, « ce rythme lent est profondément préoccupant, compte tenu du contexte global dans lequel l’Europe opère ».

Dans la lettre, la BRP a soutenu que « l’UE doit aller au-delà des intentions et passer à des actions concrètes pour implémenter la simplification et atteindre les objectifs d’harmonisation, ainsi qu’un engagement fort pour éliminer les ‘ajouts’ nationaux qui fragmentent le marché unique », reconnaissant que « le défi est considérable, mais absolument nécessaire ».

L’association ajoute que, « bien que la stratégie mette correctement l’accent sur l’importance des petites et moyennes entreprises (PME) », elle doit « également aborder l’importance de promouvoir la croissance des entreprises », considérant que c’est « un domaine qui n’a pas reçu suffisamment d’attention de la part des décideurs politiques ».

La BRP a également soutenu que « l’accent mis sur les services ignore le rôle vital du secteur industriel, qui contribue de manière significative à la robustesse économique de l’Europe » et qu’il « manque de mesures pour réformer la politique de concurrence ».

« Nous notons également l’absence d’un agenda tangible pour faire avancer l’Union des Marchés de Capitaux et de l’Épargne », a-t-elle déploré, soulignant que sans cela, « l’Europe continuera à avoir des difficultés à générer l’échelle et la résilience requises par son économie ».

La BRP demande ainsi à la Commission Européenne « un plan d’action simplifié et centré qui priorise l’implémentation immédiate au détriment de structures conceptuelles étendues », d’accélérer les délais, d’équilibrer le soutien aux PME avec des initiatives spécifiques pour promouvoir la croissance des grandes entreprises, de rétablir le secteur industriel comme pilier central de la stratégie, de réformer la politique de concurrence et de concrétiser l’Union des Marchés de Capitaux et de l’Épargne.

« Nous notons avec préoccupation que le rythme de prise de décisions et de mise en œuvre décrit dans cette stratégie contraste fortement avec les actions rapides et décisives prises par l’administration actuelle des États-Unis », a-t-elle souligné.

Simultanément, « bien que nous soyons d’accord sur la nécessité d’accélérer la prise de décisions, il est vital de maintenir la cohérence et la crédibilité, en évitant les pièges des changements brusques de direction, comme vu dans certaines approches politiques récentes des États-Unis », a-t-elle conclu.

La Commission Européenne a proposé le 21 mai une stratégie pour le marché unique de l’Union Européenne (UE), visant à éliminer les 10 barrières les plus signalées par les entreprises communautaires, en misant sur les services, les PME et la numérisation administrative.