Selon le programme du XV Gouvernement, présenté aujourd’hui à l’Assemblée de la République, « le contexte actuel, hautement instable et susceptible de multiples développements difficiles à prévoir, a de nombreuses implications pour la politique étrangère portugaise ».
« Les relations internationales tendent à passer d’une dimension transnationale à une dimension transactionnelle, ce qui redonne nécessairement de la valeur à la diplomatie bilatérale », indique le document, dans le chapitre dédié aux Affaires étrangères.
L’ancien exécutif de Luís Montenegro (PSD/CDS-PP) « a formulé et adopté une doctrine d’orientation de la politique extérieure qui combine l’engagement traditionnel et consensuel dans le multilatéralisme avec ce renforcement de la diplomatie bilatérale ».
« Cette doctrine, qui guidera la conduite de la fonction diplomatique, a été désignée sous le nom de ‘multilatéralisme bilatéralisé' », précise le programme du gouvernement.
« Dans les axes européen, lusophone, atlantique, ibéro-américain et des communautés, le XXV Gouvernement se propose de continuer à renforcer les dynamiques bilatérales pour mieux réaliser les principes du multilatéralisme, les valeurs de l’ONU et la primauté du droit international », indique-t-il.
Le gouvernement veut miser sur « le renforcement des liens et des connexions avec la diaspora, qu’elle soit traditionnelle ou de nouvelle génération », la considérant comme un atout économique et culturel.
Face à l’instabilité commerciale actuelle, causée par les guerres et l’imposition de tarifs par le Président des États-Unis, Donald Trump, « la dimension géoéconomique gagne un nouveau relief ».
« Il est important de redoubler d’efforts dans l’internationalisation de notre secteur économique, notamment par la diversification de nos partenaires commerciaux, en concluant l’Accord Mercosur et en promouvant de nouveaux accords de libre-échange (avec l’Inde ou les pays du bloc d’Asie du Sud-Est, l’ASEAN) », défend le gouvernement.
Pour l’exécutif, « la diplomatie économique peut et doit jouer un rôle crucial dans cette tâche ».
À propos de l’OTAN, alors que l’organisation souhaite augmenter l’investissement dans la Défense à 5% du produit intérieur brut (PIB), le gouvernement entend « renforcer l’investissement dans le secteur de la Défense pour garantir l’autonomie, la sécurité et la stabilité de l’Europe, en étroite collaboration avec les partenaires de l’OTAN et conformément à ce qui sera défini lors du sommet de La Haye », qui se tient les 24 et 25 prochains jours.
Au niveau de l’ONU, le gouvernement fixe comme objectif l’élection du Portugal, en juin 2026, comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2027-2028, s’engageant à renforcer la candidature par l’implication de tous les ministères et départements de l’État.
Dans le contexte international, l’exécutif mentionne le Moyen-Orient, notamment le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, proposant de « maintenir la défense d’un cessez-le-feu inconditionnel et permanent et de promouvoir la solution à deux États, comme voie indispensable pour construire une paix juste et durable pour le conflit israélo-palestinien ».
Le document ne mentionne pas la reconnaissance éventuelle de la Palestine comme État, une question que le ministre des Affaires étrangères a déclaré être « en évaluation permanente ».
Dans le cadre de l’Union européenne, il déclare son engagement dans le processus d’élargissement de l’Union européenne (Ukraine, Moldavie, Balkans occidentaux, éventuellement Islande et Géorgie) et souligne la nécessité de « préparer le pays aux opportunités offertes par cet élargissement ».
Encore dans les affaires européennes, « la priorité sera donnée à l’approfondissement et à l’exécution de l’agenda de simplification, à l’établissement de la nouvelle politique de défense commune et à la conclusion d’une véritable Union économique et monétaire (avec l’approfondissement de l’Union bancaire et de l’Union des marchés de capitaux) ».
Concernant le réseau consulaire, le gouvernement souhaite renforcer la présence portugaise dans les régions émergentes ou non traditionnelles, afin de diversifier les partenariats et d’approfondir les relations bilatérales, l’ouverture d’une ambassade au Vietnam étant prévue.
L’exécutif va également « réviser le régime de concours pour l’accès à la carrière diplomatique ».
Dans le chapitre de la Coopération, le gouvernement veut « adapter et moderniser le Camões – Institut de la Coopération et de la Langue, en ligne avec les meilleures pratiques européennes, en révisant son cadre normatif », ainsi qu’appliquer la « stratégie Réforme de la Coopération Portugaise 3.0 », en plus de proposer la révision du Règlement de la Commission interministérielle pour la Coopération et du statut juridique de l’agent de la coopération portugaise.