Lors d’une déclaration en marge d’une visite à la Foire du Livre de Lisbonne aujourd’hui, un jour après sa prise de fonction et lors de sa première action publique en tant que ministre de la Culture, la ministre a précisé que, bien qu’il s’agisse d’un nouveau gouvernement, il s’inscrit dans la continuité du précédent, qui a eu peu de temps pour mettre en œuvre le programme. Mais maintenant, elle compte sur une gouvernance « évidemment, de quatre ans ».
« Nous n’avons eu qu’un an pour exécuter notre programme et, par conséquent, nous allons maintenant avoir le temps de pleinement réaliser ce que nous avions prévu et d’ajouter, évidemment, d’autres mesures, car les défis vont également évoluer », a-t-elle déclaré.
Interrogée sur l’objectif d’augmenter de 50% le budget de la Culture d’ici 2028, prévu dans le programme électoral de la coalition gouvernementale, la ministre a seulement déclaré que « les options politiques du programme de gouvernement, tout comme les questions de nature budgétaire », seraient « approfondies au cours des prochaines semaines et mois ».
« Nous aurons le temps de discuter de cette question et de nombreuses autres questions essentielles », a-t-elle précisé concernant le ministère qui comprend désormais, outre la Culture, les tutelles de la Jeunesse et du Sport.
La ministre a tenu à être présente à la Foire du Livre de Lisbonne, car c’est « l’un des événements les plus importants dans le domaine de la culture, notamment dans le secteur du livre ».
« Étant donnée ma prise de fonction hier [jeudi], je voulais précisément signaler l’importance que j’accorde non seulement à la culture, mais en particulier à ce secteur », a-t-elle ajouté.
La ministre a tenu à rendre hommage à Pedro Sobral, ancien président de l’Association Portugaise des Éditeurs et Libraires (APEL), décédé en décembre dernier après avoir été renversé par un véhicule, pour son « rôle dans le domaine du livre » et pour la « générosité qui le caractérisait ».
Le ministère de la Culture, de la Jeunesse et du Sport conserve les secrétaires d’État du gouvernement précédent, avec Alberto Santos pour la Culture, Carla Rodrigues en tant que secrétaire d’État adjointe à la Jeunesse et à l’Égalité, et Pedro Dias pour le Sport.
Le deuxième gouvernement dirigé par le Premier ministre Luís Montenegro a pour ministre de la Culture, de la Jeunesse et du Sport la juriste Margarida Balseiro Lopes, jusque-là ministre de la Jeunesse et de la Modernisation.
Le ministère devra rassembler des dossiers allant de l’exécution du PRR dans les domaines du patrimoine culturel et de la transition numérique, à la révision de la Loi sur le Mécénat, ainsi que celle sur le Prix Fixe du Livre.
Le ministère élargi à la Culture aura également à traiter la question de la TVA sur les transactions d’œuvres d’art au Portugal, toujours contestée par les artistes et les galeries, le Statut des Professionnels de la Culture, également critiqué par le secteur, et des concours pour des postes de direction à l’Institut du Patrimoine Culturel et à l’Inspection Générale des Activités Culturelles.
Dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, la concrétisation du « Programme de Financement à l’Industrie de l’Audiovisuel et du Cinéma », SCRI.PT, approuvé en Conseil des Ministres en avril, devrait s’imposer, en collaboration avec le Ministère des Affaires Parlementaires.
Le projet de loi législative, destiné à reformuler le système de soutiens et d’incitations au cinéma et à l’audiovisuel, avec une enveloppe totale de 250 millions d’euros, a été soumis à une consultation publique jusqu’au 13 juin.
La tutelle de la Direction Générale des Arts, avec ses programmes de soutien qui garantissent le financement et l’existence de structures et de manifestations artistiques à travers tout le pays, est une autre des compétences à assumer.
Au départ, Margarida Balseiro Lopes et Alberto Santos font également face aux critiques sur la nouvelle structure du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et du Sport, déjà exprimées par des organisations du secteur, des domaines du cinéma et de l’audiovisuel, aux arts de la scène.
Les professionnels, interrogés par Lusa, considèrent que la nouvelle organisation donne « un signe d’une certaine faiblesse » ou d’indécision sur l’importance de la culture, en gardant l’attente sur qui assumera la responsabilité de la Culture.
Le budget de l’État, pour cette année, avait une dotation de dépenses totales consolidées de 597,3 millions d’euros pour la Culture.
Le programme électoral de la Coalition PSD/CDS-PP promettait d’atteindre, en 2028, une valeur 50% supérieure à celle de 2024. Cette année-là, la dépense effective de la Culture était de 450,9 millions d’euros.