L’étude intitulée ‘Benchmarking Working Europe 2025’, consacrée au thème ‘Emplois de qualité pour une compétitivité durable’, a été publiée aujourd’hui et consacre l’un de ses chapitres au salaire minimum et à la négociation collective dans l’Union Européenne.
Mettant en avant le rôle de la directive dans la promotion de la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté sur le marché du travail, les auteurs estiment que ce rôle est maintenant menacé à la suite du processus en cours devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et des conclusions de l’avocat général de la CJUE qui, en janvier, a proposé l’annulation de la directive.
Pour les auteurs, la directive est l’une des initiatives emblématiques de la Commission européenne, incarnant son ambition de créer une Europe plus sociale et qui « a déjà eu des conséquences positives pour les citoyens de l’Union européenne ».
Dans ce contexte, affirment-ils, son annulation finirait par promouvoir encore plus l’image d’une UE plus tournée vers les entreprises et moins vers les citoyens ordinaires.
De plus, ajoutent-ils, l' »UE perdrait sa capacité à protéger les salaires de la concurrence », ce qui pourrait mener à la promotion du ‘dumping’ social.
Dans son analyse des salaires minimums dans les différents pays de l’Union Européenne, l’étude souligne leur rôle dans la récupération du pouvoir d’achat et la réduction des inégalités, précisant que la tendance à une augmentation « substantielle » du SMN a maintenu sa trajectoire en 2025, avec seulement quatre pays (Belgique, France, Slovénie et Chypre) où il n’y a pas eu d’augmentation réelle (c’est-à-dire où l’augmentation nominale n’était pas suffisante pour compenser l’inflation).
Dans ce contexte, un groupe de pays (le plus nombreux) se détache avec une augmentation supérieure à 10 % (avec en tête la Roumanie, où l’augmentation a été de 22,7 %), un autre où elle oscillait entre 5 % et 9,9 % (incluant le Portugal) et un autre avec des augmentations inférieures.
Il convient de noter que le délai pour la transposition de la directive sur les salaires minimums adéquats s’est achevé en novembre 2024. Au Portugal, le parlement a approuvé le 31 janvier de cette année la proposition de loi qui réalise cette transposition.
L’étude de l’ETUI analyse également les défis et les opportunités des politiques industrielles, macroéconomiques et sociales dans l’Union Européenne, soulignant la nécessité d’équilibrer la durabilité économique, sociale et environnementale.