La défense va « faire appel » de la peine maximale de l’homme qui a tué au Centre Ismaili.

La défense va "faire appel" de la peine maximale de l'homme qui a tué au Centre Ismaili.
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« Évidemment, nous allons faire appel. Il y a eu une modification substantielle des faits et la juge n’a même pas accordé de délai à l’accusé [pour se prononcer] », a réagi, à la sortie du Tribunal Central Criminel de Lisbonne, l’avocate d’Abdul Bashir, Fátima Pires.

 

Cette position, signifiant que le verdict est nul, a été soutenue par le mandataire de l’une des parties civiles (victimes) dans le procès, Miguel Matias.

Dans les plaidoiries finales du procès, le Ministère Public avait insisté sur la thèse de l’accusation selon laquelle Abdul Bashir, âgé de 30 ans, est irresponsable et avait demandé qu’il soit interné, et non emprisonné, pour un minimum de trois ans.

Cependant, le collège des juges a estimé que le citoyen afghan avait conscience de la différence entre le bien et le mal lors de l’attaque au couteau au Centre Ismaili et l’a condamné à 25 ans de prison pour deux crimes de meurtre aggravé, trois de tentative de meurtre, un de résistance et contrainte sur fonctionnaire et un de possession d’arme interdite.

Lors de la lecture du jugement, la juge présidente a justifié la décision par l’expertise d’un psychologue judiciaire, qui a été « soutenue par la preuve produite » et qui divergeait de celle de l’expert psychiatre invoquée par le Ministère Public.

À la sortie du tribunal, l’avocate de l’accusé a réitéré qu’il est irresponsable, « n’est pas prêt pour une prison normale » et constitue un danger pour lui-même et pour autrui.

Le crime remonte au 28 mars 2023, et les victimes mortelles étaient deux femmes, âgées de 24 et 49 ans, qui travaillaient dans le service d’aide aux réfugiés du Centre Ismaili.

Aujourd’hui, la mère de la plus jeune victime, qui a pleuré en entendant la description, faite par la juge, des coups de couteau répétés sur sa fille, a affirmé qu' »une certaine justice a été faite » avec la condamnation d’Abdul Bashir à la peine maximale de prison.

« Aujourd’hui, je repars le cœur un peu plus léger », a-t-elle confié.

Jusqu’à présent en détention préventive, l’accusé va être placé, par décision du tribunal, en prison préventive en attendant le déroulement du processus.