Dans un communiqué diffusé jeudi par la mission de la Grèce auprès des Nations Unies – qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité de l’organisation -, les États membres ont exprimé leur regret face aux au moins 36 000 décès de civils enregistrés par l’ONU dans 14 conflits armés l’an dernier, mettant en avant Gaza et le Soudan.
« Cela ne peut continuer. Nous portons un message clair : la protection des civils n’est pas optionnelle. C’est une obligation légale prévue par le Droit International Humanitaire et un impératif moral que nous ne pouvons négliger », ont-ils déclaré.
Face à l’intensification du conflit et aux « atteintes à la vie civile dans de nombreuses régions », les dizaines d’États membres de l’ONU ont appelé toutes les parties en conflit armé à respecter le Droit International Humanitaire en toutes circonstances et ont exhorté les pays à exercer leur influence pour garantir le respect par toutes les parties.
« C’est le fondement — non une aspiration, mais un engagement contraignant, une obligation légale », souligne le communiqué.
Les États signataires — dont le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie, la Chine, entre autres, mais pas des pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni — ont également affirmé que la protection des civils ne doit pas être une considération secondaire, mais centrale dans toute planification militaire et décision politique.
Les signataires ont également condamné les actes de violence et les attaques contre le personnel humanitaire, renforçant : « Cela doit cesser ».
« L’instrumentalisation de l’aide à des fins politiques, militaires ou stratégiques de sécurité est inacceptable », ont-ils souligné.
La lutte contre l’impunité a également été défendue dans le communiqué, les États membres affirmant que la responsabilité pour les violations, y compris les attaques contre les journalistes, est essentielle.
« Nous réitérons notre responsabilité collective de protéger les plus vulnérables, de défendre le droit international, de prioriser la sécurité, la dignité et les droits des civils, et de garantir que leurs visages et voix — souvent invisibles et réduites au silence derrière les statistiques — restent centrales dans nos actions », ont-ils déclaré.
« Engageons-nous non seulement par des mots, mais par des mesures concrètes en faveur de la protection, de la responsabilité et, enfin, de la paix », conclut le communiqué.
Face à cette position collective, le groupe islamiste palestinien Hamas a estimé aujourd’hui qu’il s’agit de la confirmation d’une « extension du cercle international de rejet du génocide ».
« Nous saluons la déclaration conjointe émise par 80 pays confirmant que la bande de Gaza traverse la pire crise humanitaire depuis le début de l’agression », a indiqué le Hamas, avant de demander aux signataires d’exercer une « pression effective » pour garantir l’acheminement de l’aide à Gaza et « briser le siège brutal » de l’enclave, selon le journal palestinien Filastin.
Deux millions de personnes dans la bande de Gaza sont confrontées à une famine extrême si des actions immédiates ne sont pas entreprises, a alerté l’ONU.
L’aide humanitaire autorisée par Israël à Gaza ces derniers jours « ne couvre même pas l’ampleur et le volume des besoins des 2,1 millions d’habitants de Gaza », a déclaré jeudi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU (António Guterres), Stéphane Dujarric.
Avant la guerre, une moyenne de 500 camions avec des produits de base pour la population entrait chaque jour dans le pays, bien que les organisations humanitaires jugeaient déjà cela insuffisant.