« Nous recherchons des livres de littérature, d’équité de genre, de racisme et d’antiracisme, de ‘womanisme’ et de féminisme, d’écologie, de ‘décolonialité’, d’histoire politique, de philosophie, et de sciences sociales en général », a déclaré à l’agence Lusa la directrice exécutive de Justiça Global, Glaucia Marinho.
Justiça Global a lancé une campagne de dons de livres pour soutenir la création de la Bibliothèque Bindeger à Bissau, en partenariat avec le Centre d’Études et de Recherches sur la Femme et le Genre. Cette initiative est née, a expliqué la responsable, après une mission de l’organisation dans le pays en janvier, dans le cadre d’un projet avec l’ONU, pour encourager l’utilisation de mécanismes internationaux de défense des droits humains par les organisations de la société civile guinéenne.
« Une demande des organisations concernait des livres de littérature, d’histoire de l’Afrique, des ouvrages féministes, sur le ‘womanisme’ africain, et les processus d’indépendance », a-t-elle affirmé.
Le premier don d’environ 200 livres, principalement offert par des éditeurs brésiliens, sera envoyé la semaine prochaine, profitant du déplacement de deux chercheuses de Justiça Global en Guinée-Bissau.
Glaucia Marinho a détaillé que son équipe a constaté que « l’accès aux livres en Guinée-Bissau est très limité, notamment pour les livres en langue portugaise », et que « certaines œuvres devaient être importées, y compris du Portugal, ce qui augmentait considérablement les coûts en raison du taux de change du euro vers la monnaie de la Guinée-Bissau ».
La campagne, initialement axée sur la Bibliothèque Bindeger, soutiendra également par la suite le mouvement étudiant Magne Bissau.
« L’idée est de créer un partenariat entre la société civile du Brésil et de la Guinée-Bissau […], mais plus encore, de créer des liens de solidarité et de soutien mutuel. »
Le projet cherche aussi à redéfinir l’histoire partagée entre le Brésil et la Guinée-Bissau, marquée par la colonisation et l’esclavage.
« Nous avons été liés par l’histoire de la colonisation, de l’esclavage, mais nous sommes maintenant dans une période de redéfinition de cette histoire pour envisager une histoire de partenariat, de fraternité », a souligné la responsable brésilienne, estimant aussi que la situation des droits humains en Guinée-Bissau, notamment celle des femmes, est grave et nécessite attention et soutien.
« La situation des droits humains en Guinée-Bissau reste très préoccupante, comme au Brésil, mais dans un état malheureusement un peu plus urgent », a-t-elle déclaré.
Initialement prévue pour se terminer vendredi, la campagne a été prolongée.
La semaine dernière, une délégation du Ministère de l’Égalité Raciale du Brésil était en Guinée-Bissau, où elle a signé deux protocoles d’accord avec l’Université Amílcar Cabral (UAC) et l’Institut National d’Études et de Recherches (INEP), dans le but de renforcer le Programme d’Échanges Sud-Sud.
Les protocoles prévoient l’élaboration d’agendas de travail communs, la promotion d’événements, de formations, d’échanges et de recherches dans le domaine de la lutte contre le racisme et de la promotion de l’égalité raciale.
La délégation a également été reçue par diverses autorités, notamment le ministre de l’Éducation de la Guinée-Bissau, Herry Manel, et l’ambassadrice du Brésil dans le pays, Cláudia Maciel.