Soutiens aux anciens travailleurs de la raffinerie de Matosinhos sont une « campagne »

Soutiens aux anciens travailleurs de la raffinerie de Matosinhos sont une "campagne"
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Les aides ont été annoncées le 8 mai par la Commission de Coordination et de Développement Régional du Nord (CCDR-N) comme étant des « incitations financières, temporaires et progressives » auxquelles « les travailleurs jadis employés à la raffinerie et licenciés en raison de la suppression de leurs postes de travail » peuvent postuler jusqu’au 30 juin.

La CCDR-N a indiqué qu’il s’agissait de candidatures pour des incitations à l’insertion sur le marché du travail dans le cadre du Plan Territorial pour une Transition Juste de Matosinhos, dont le fonds a pour objectif de soutenir les anciens travailleurs affectés par la fermeture de la raffinerie de Petrogal à Matosinhos.

Selon la CCT, « le gouvernement a prévu un million d’euros à distribuer aux travailleurs qui, cinq ans après, perçoivent des salaires inférieurs à ceux qu’ils recevaient en 2020 », une procédure qui « imite le précédent gouvernement, lequel avait déjà lancé le même concours durant la campagne électorale de l’année dernière, laissant cependant de côté la majorité des travailleurs », une situation alors « également contestée par la commission ».

« Malgré les travaux de démolition de la raffinerie, le crime persiste, résistant au souffle salé de l’océan qui, bien que persistant et infaillible, détruit moins que l’incompétence des gouvernants successifs », poursuit le communiqué.

Toujours selon la CCT, « ce sont les mêmes, le PS avec la complicité du PSD, et d’autres dans leurs manœuvres électorales, qui ont contribué pendant des années à la désindustrialisation du pays, avec des conséquences gravissimes pour la destruction sociale et économique ».

« Les indemnisations pour les travailleurs arrivent tard et tentent de remédier à une injustice irréparable — la destruction des emplois. Cette tentative de compensation ne fait que raviver toute une série de problèmes de plus en plus exposés et dont les solutions devraient être apportées par le gouvernement qui sera élu lors des élections de dimanche », peut-on encore lire.

La CCT rappelle « la panne » de fin avril pour signifier que « c’est l’incompétence des gouvernants qui s’est abattue sur les Portugais (…) et a montré la fragilité » que le pays affronte « dans des domaines aussi importants — vitaux — que la souveraineté énergétique et la sécurité de l’approvisionnement ».

Dans ce contexte, la commission souhaite la « réintégration de tous les travailleurs licenciés de la Raffinerie du Porto », soulignant qu’elle « doit retrouver son rôle central dans le réseau d’approvisionnement et de distribution national, en particulier dans le Nord du pays ».

Selon la commission, la raffinerie « stockait des réserves stratégiques de carburants et sa fermeture a radicalement modifié le profil des réserves », actuellement réalisées « en dehors du territoire national, passant de 28% auparavant à 43% actuellement ».

Ceci, combiné avec « l’augmentation de la consommation nationale de produits pétroliers (…) a exercé une pression supplémentaire sur les réserves de carburants liquides, par rapport à 2019, contrairement à l’argument utilisé pour justifier la fermeture de l’installation », ajoute-t-elle.

La CCT souligne l’importance de « l’utilisation des terrains de la raffinerie dans le cadre d’un plan stratégique national de l’énergie », soulignant que la raffinerie à Leça da Palmeira, commune de Matosinhos, dans le district de Porto, reste « essentielle pour assurer/reprendre la production des besoins du pays en combustibles, lubrifiants, bitumes et tous les produits chimiques qui y sont fabriqués pour relancer la réindustrialisation du pays ».

La fermeture de la raffinerie a été annoncée par Galp en décembre 2020 et réalisée l’année suivante, dans un processus fortement critiqué par les syndicats. En mai 2021, Galp a initié un licenciement collectif d’environ 150 travailleurs de la raffinerie, parvenant à un accord avec 40% des quelque 400 travailleurs.

Pour le site, un laboratoire de télécommunications et de perception computationnelle est prévu, qui se consacrera à la recherche, à l’innovation et à l’incubation dans les communications, technologies sans fil, réseaux et applications, vision computationnelle, technologies de détection, calcul et apprentissage automatique.