Le PESOE a été définitivement approuvé avec 193 voix favorables de la Frente de Libertação de Moçambique (Frelimo) et du Povo Optimista para o Desenvolvimento de Moçambique (Podemos), et avec 23 votes contre de la Resistência Nacional Moçambicana (Renamo) et du Movimento Democrático de Moçambique (MDM).
Le Podemos, principal leader de l’opposition mozambicaine, a voté en faveur soulignant qu’il est « conscient » que le PESOE est important pour la poursuite des objectifs du gouvernement vers la stabilité et le bien-être des populations.
« Nous ne le faisons pas par complaisance, mais par espoir, non par reddition, mais par responsabilité (…) nous approuvons parce que nous voulons donner au pays une opportunité et le pays a besoin de solutions concrètes. C’est un acte de foi et de respect pour le fonctionnement minimum des institutions de l’État », a déclaré le député Elísio Muaquina.
La Frelimo a également donné son vote positif au PESOE, affirmant qu’il est essentiel pour la consolidation du développement et l’amélioration des conditions de vie des populations, en donnant la priorité aux investissements dans les secteurs sociaux et la valorisation des ressources naturelles.
« Le PESOE est pleinement aligné sur les piliers du développement du pays. C’est une réponse claire et objective qui concentre les aspirations légitimes du peuple avec un impact objectif sur l’amélioration de ses conditions de vie (…) Il est porteur de solutions pour la modernisation de l’économie », a déclaré le député Aleixo Evaristo Siedade.
Le MDM a expliqué avoir rejeté le document en estimant qu’il ne répond pas aux aspirations de la population, en particulier des jeunes concernant les stratégies d’accès à l’emploi et au logement.
« Avec ce document, la vie restera chère et la grève dans la fonction publique continuera. Le gouvernement ne présente pas de stratégie claire pour mettre fin à la corruption dans l’État », a déclaré la députée Judite Macuacua, qui a également mentionné l’absence, dans le document, de fonds pour réhabiliter la Route Nationale 1 comme l’un des motifs pour rejeter le PESOE.
La Renamo a également voté contre en considérant qu’il ne présente pas clairement les mécanismes pour l’allocation de moyens de transport aux provinces, la lutte contre la faim, le plan de réhabilitation de la Route Nationale 1, les stratégies pour mettre fin à la corruption et la politique de logement.
« Nous avons voté contre parce que c’est un instrument pour le Mozambicain d’entendre, de plan il n’y a rien, l’État est en faillite et ce budget est une hallucination propre d’un mourant (…) Dans l’industrie il n’y a rien de nouveau et l’existant est en faillite. Les ressources appartiennent aux élites de la Frelimo et l’éducation et la santé sont un désastre », a affirmé le député Fernando Lavieque.
Le gouvernement mozambicain prévoit pour 2025 une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 2,9% (1,9% en 2024), un taux d’inflation moyen annuel de 7%, des exportations de biens à hauteur de 8.431 millions de dollars (7.379 millions d’euros) et des Réserves Internationales Brutes de 3.442 millions de dollars (3.045 millions d’euros), équivalentes à 4,7 mois de couverture des importations de biens et services, à l’exclusion des mégaprojets, selon le PESOE.
Les recettes de l’État pour l’ensemble de l’année devraient s’élever à plus de 385.871 millions de meticais (5.347 millions d’euros), ce qui équivaut à 25% du PIB, et les dépenses totales à 512.749 millions de meticais (7.107 millions d’euros), ce qui correspond à 33,2% du PIB, générant un déficit budgétaire de 8,2%.
Le document oriente les interventions dans deux « domaines stratégiques complémentaires » : l’économique – y compris les secteurs agricole, industriel, touristique, les ressources minérales, les hydrocarbures et l’énergie, et l’emploi – et le social, qui inclut l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau, le logement et la protection sociale.
Le Mozambique prévoit de dépenser 2.850 millions d’euros pour les salaires de la fonction publique en 2025, soit une augmentation de 1,3% sur un an, mais le gouvernement limitera chaque nouvelle embauche à trois départs.
Selon le PESOE 2025, le coût total des salaires et rémunérations a atteint 202.859 millions de meticais (2.811 millions d’euros) l’année dernière, devant augmenter à 205.550 millions de meticais (2.850 millions d’euros) cette année, ce qui équivaut à 13,3% du PIB estimé.
Le 21 février, l’agence Lusa a rapporté que la dépense de l’État mozambicain en salaires et rémunérations a augmenté d’environ 40% en 2024 par rapport à l’année précédente, selon les données du gouvernement, qui en juin a estimé à 370 000 le total des fonctionnaires et agents de l’État au Mozambique.
