« Cette absence de l’éducation dans le débat est (…) préoccupante. L’éducation vit un problème très grave (…) qui est le manque d’enseignants. Ce manque d’enseignants découle des politiques de dévalorisation de notre profession qui ont été mises en œuvre, notamment à partir de 2006/07 », a estimé le secrétaire général de la Fédération nationale des enseignants (Fenprof), Mário Nogueira.
Le syndicaliste s’exprimait lors d’une conférence de presse après une réunion du secrétariat national, au siège de la Fenprof à Lisbonne, se montrant préoccupé par l’absence de l’éducation dans le débat politique précédant les élections législatives du 18 mai, indiquant que les politiques des gouvernements successifs « ont aggravé » la situation du secteur.
« Elles ont provoqué le chômage, elles ont provoqué la précarité, elles ont gelé les carrières des enseignants, elles ont modifié les conditions de travail, en particulier les horaires de travail qui ont été complètement désorganisés et nous avons des horaires imprégnés d’abus et d’illégalités, ce qui conduit les enseignants à travailler non pas 35 heures, non pas 40 heures qui ont déjà existé, mais 50 et plus d’heures par semaine », a observé Mário Nogueira.
Il a également rappelé que les politiques du PS, du PSD et du CDS-PP « ont conduit à une modification très profonde des exigences pour la retraite », indiquant que l’éducation paie aujourd’hui « avec le départ de milliers d’enseignants chaque année », sans qu’il y ait « l’arrivée de nouveaux ».
La Fenprof a également déploré que le PS et le PSD n’aient pas répondu à l’invitation à « un débat préélectoral ».
Mário Nogueira a également déploré que dans le programme de l’AD, la révision du Statut de la carrière de l’enseignant ne soit prévue qu’à partir de 2027.
« C’est extrêmement tard, car la révision du Statut de la carrière de l’enseignant et la valorisation de la profession sont fondamentales pour attirer les enseignants qui existent déjà. (…) Nous avons besoin de ces enseignants en septembre, déjà pour le début de la prochaine année scolaire. Nous n’avons pas besoin d’eux pour 2028, 2029 et 2030, nous en aurons aussi besoin, mais pas seulement à ce moment-là. Quand on y arrivera, ceux-là seront déjà insuffisants, car le problème va s’aggraver », a-t-il déclaré.
Le dirigeant syndical a ajouté que, à l’exception du PS et de l’IL, les partis parlent de « mettre fin aux quotas pour les 5e et 7e échelons » et presque tous (à l’exception de l’AD et de l’IL) envisagent la comptabilisation intégrale du temps de service, avec BE, PCP et Livre cherchant à « revoir l’évaluation ».
Interrogé par Lusa sur l’audit du ministère de l’Éducation concernant le nombre d’élèves sans cours, Mário Nogueira a indiqué qu’il ne sait « pas du tout où en est la situation ».
La Fenprof a également annoncé qu’elle demandera des réunions aux groupes parlementaires et au ministère de l’Éducation dès après la prise de fonction du nouveau gouvernement et la nouvelle composition de l’Assemblée de la République.