Dans une requête de la défense, initialement rapportée et dont Lusa a également pris connaissance, Álvaro Sobrinho, qui s’est vu retirer son passeport portugais en raison de la perte de nationalité, souligne que le visa, désormais nécessaire pour entrer dans le pays et accordé par le consulat du Portugal à Luanda, Angola, ne dure que 90 jours, une durée insuffisante pour garantir sa présence à toutes les sessions du procès concernant l’affaire BES Angola (BESA), qui prévoit actuellement 45 sessions d’ici la fin de l’année.
La défense fait valoir devant le tribunal qu’il est de la responsabilité de l’État portugais de garantir les conditions permettant à l’accusé d’être présent, étant donné que cette présence est une obligation légale à laquelle Álvaro Sobrinho est tenu, ce qui pointe une position contradictoire de l’État portugais.
Álvaro Sobrinho refuse d’être présent sur la base du visa émis, estimant que cette acceptation pourrait « nuire gravement » à sa défense, et a demandé au consulat portugais à Luanda de réviser le visa.
Malgré le visa émis, la défense argue qu’Álvaro Sobrinho est « empêché d’entrer sur le territoire portugais pour être physiquement présent lors des audiences du procès ».
« (…) Ne souhaitant pas retarder les travaux déjà dûment programmés, il est demandé que l’Accusé soit autorisé à suivre les audiences de jugement à distance, notamment par Webex ou tout autre moyen similaire que le Tribunal jugera plus opportun », conclut la requête remise au Tribunal central criminel de Lisbonne.
Vendredi, il a été annoncé qu’un autre des principaux accusés dans le procès, l’ancien banquier de Banco Espírito Santo (BES) et chef du Groupe Espírito Santo (GES) a été autorisé par le tribunal à ne pas assister aux sessions de jugement, en raison du diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
L’ancien banquier Ricardo Salgado a été dispensé par le tribunal d’assister aux sessions du procès de l’affaire BES Angola (BESA), en raison des « limitations physiques et psychiques spécifiques » reconnues à Salgado suite à la maladie d’Alzheimer.
Lusa | 14:26 – 02/05/2025
Dans l’affaire BESA, qui commence à être jugée sur le Campus de Justiça, à Lisbonne, lundi, Ricardo Salgado et l’ex-président de la filiale angolaise de la banque, Álvaro Sobrinho, sont accusés d’abus de confiance, d’escroquerie et de blanchiment.
Sont notamment en cause le détournement présumé, entre 2007 et 2012, de fonds d’un financement de BES à BES Angola en lignes de crédit de Marché Monétaire Interbancaire (MMI) et en découvert bancaire.
Álvaro Sobrinho, âgé de 62 ans, est accusé par le Ministère public de 18 crimes d’abus de confiance aggravé et de cinq de blanchiment, tandis que Ricardo Salgado, âgé de 80 ans, est accusé de cinq crimes d’abus de confiance et d’un de fraude qualifiée.
La BES a fait faillite à l’été 2014, tandis que BES Angola a été liquidée en octobre de la même année.
