« Perspectives fragiles ». L’économie mondiale devrait ralentir en 2026.

"Perspectives fragiles". L'économie mondiale devrait ralentir en 2026.

Dans le rapport Perspectives Économiques, publié aujourd’hui, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) indique un ralentissement dans la trajectoire du Produit Intérieur Brut (PIB) à l’échelle mondiale, avec une croissance passant de 3,3 % en 2024 à 3,2 % en 2025 et à 2,9 % en 2026, suivie d’une « légère reprise » à 3,1 % en 2027.

« La croissance devrait ralentir au cours du second semestre de cette année [2025], à mesure que l’anticipation de l’activité se déploie et que les tarifs douaniers effectifs plus élevés sur les importations vers les États-Unis et la Chine se répercutent sur les coûts des entreprises et les prix finaux des produits, affectant l’investissement et la croissance du commerce », décrit l’organisation.

« Les projections reposent sur l’hypothèse technique que les tarifs bilatéraux annoncés à la mi-novembre se maintiendront pendant le reste de la période de projection, malgré les défis juridiques en cours aux États-Unis », précise-t-elle.

Dans l’introduction du rapport, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, souligne que « l’économie mondiale s’est montrée résiliente cette année, malgré les préoccupations liées à un ralentissement plus accentué à la suite de la hausse des barrières commerciales et de l’incertitude politique significative ».

Il prévient toutefois que l’augmentation des droits de douane devrait conduire « graduellement à des prix plus élevés, réduisant la croissance de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises ».

« Ces perspectives restent fragiles », prévient le responsable de l’organisation, soulignant que si une hausse des tarifs se produit, on peut s’attendre à ce que ce mouvement cause « des dommages significatifs aux chaînes d’approvisionnement et à la production mondiale » et qu’il existe un risque que les évaluations d’actifs élevées, faites « sur la base d’attentes optimistes de profits d’entreprises » stimulés par l’intelligence artificielle (IA), conduisent à « des corrections de prix potentiellement abruptes ».

Dans le document, l’OCDE note que « l’incertitude géopolitique et politique élevée continuera également de peser sur la demande intérieure dans de nombreuses économies », prévoyant que les économies émergentes d’Asie continueront d’être les « principales responsables de la croissance mondiale ».

Pour les États-Unis, l’OCDE prévoit que la croissance du PIB soit de « 2,0 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,9 % en 2027 ».

La Chine devrait croître de 5,0 % en 2025, 4,4 % en 2026 et 4,3 % en 2027. Dans la deuxième économie mondiale, indique l’organisation, « la fin de l’anticipation des exportations, l’imposition de tarifs douaniers plus élevés sur les exportations vers les États-Unis, l’ajustement continu dans le secteur immobilier et l’affaiblissement du soutien budgétaire devraient réduire la croissance ».

La croissance de la zone euro « devrait ralentir légèrement, passant de 1,3 % en 2025 à 1,2 % en 2026, avant d’augmenter à 1,4 % en 2027, avec l’augmentation des frictions commerciales compensée par l’amélioration des conditions financières, les dépenses continues en capital des fonds du Mécanisme de Relance et de Résilience, et la résilience des marchés du travail », précise l’OCDE.

Au Japon, l’économie devrait « s’étendre à un rythme modéré, stimulée par la politique budgétaire expansionniste l’année prochaine », avec une prévision de ralentissement de 1,3 % en 2025 à 0,9 % en 2026 et de maintenir le même rythme en 2027.

Pour l’Inde, l’OCDE prévoit une croissance de 6,7 % pour le cycle 2025-2026, 6,2 % en 2026-2027 et 6,4 % en 2027-2028.

En ce qui concerne l’inflation, l’OCDE prévoit qu’elle diminue progressivement dans la plupart des principales économies. Pour les pays du G20, elle devrait passer de 3,4 % en 2025 à 2,8 % en 2026 et à 2,5 % en 2027.