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L’INE publie aujourd’hui l’excédent budgétaire pour 2023

L’Institut national de la statistique (INE) a annoncé aujourd’hui le plus grand excédent budgétaire enregistré dans le Portugal démocratique, qui dépassera l’exploit de l’ancien ministre des Finances, Mário Centeno, lorsqu’en 2019 il a atteint le premier solde positif depuis 1974.

Les économistes consultés par Lusa prévoient un excédent compris entre 1 % et 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) dans les comptes nationaux (celui qui compte dans les comparaisons internationales), contre 0,8 % prévu par le ministère des Finances en octobre.

L’exécution du budget de l’année dernière donne des signes forts que le résultat pourrait être plus élevé que prévu, puisque l’État (sur une base de trésorerie) a enregistré un excédent de 4 330 millions d’euros en 2023, un chiffre qui contraste avec le déficit de 3 437 millions d’euros en 2022, et c’est ce qui a été attendu au sein du gouvernement démissionnaire.

Parmi les principales institutions économiques nationales et internationales, la Banque du Portugal prévoit un excédent de 1,1 %, le Conseil des finances publiques de 1 %, la Commission européenne de 0,8 % et le Fonds monétaire international de 0,2 %.

Si les prévisions se réalisent, l’excédent de 2023 dépassera les 0,1 % enregistrés en 2019, année au cours de laquelle l’ancien ministre des finances Mário Centeno est entré dans l’histoire économique en tant que premier représentant du gouvernement de Terreiro do Paço à atteindre un solde budgétaire positif au cours de la période démocratique.

Le ministre des finances Fernando Medina (PS), dont le successeur sera connu cette semaine avec l’annonce de la composition du gouvernement PSD qui entrera en fonction, laisse donc un point de départ meilleur que prévu pour cette année.

Cependant, le coordinateur du laboratoire de prévision NECEP – Católica-Lisbon, João Borges de Assunção, prévient que le budget de l’État pour 2024 (OE2023) « comprenait des augmentations assez importantes des dépenses permanentes » et « qu’il pourrait y avoir une évolution plus défavorable des comptes publics en 2024 », avec le processus de désinflation en cours « augmentant les dépenses nominales plus rapidement que les recettes fiscales ».

« À cela s’ajoutent l’incertitude liée à d’éventuels changements de politique budgétaire avec le changement de gouvernement, ainsi que des effets ponctuels défavorables sur les dépenses au cours des premiers mois de l’année, en raison du contexte électoral », ajoute-t-il.

Le directeur du bureau de recherche du Forum pour la compétitivité, Pedro Braz Teixeira, estime également qu’il s’agit d’un « avantage plus apparent que réel pour 2024 », car « la consolidation budgétaire de ces dernières années a été très faible, les dépenses ayant été comprimées plutôt que réduites par des réformes ».

L’économiste pointe notamment les revendications salariales dans la fonction publique, le surplus de recettes fiscales qui a « conduit à des demandes de baisse d’impôts, qui pèseront sur le SB24 » et la sous-exécution des investissements publics, avec un « fort impact sur la dégradation des services publics » qu’il faudra compenser.

L’agence nationale de statistiques publie aujourd’hui la première notification de la procédure de déficit excessif, qui est transmise par les États membres à Bruxelles et dans le cadre de laquelle les prévisions pour l’année en cours relèvent de la responsabilité du ministère des finances.

Les données que l’INE publiera aujourd’hui fourniront également des informations sur des indicateurs tels que le taux d’épargne des ménages.