« Cette réduction modeste reflète l’aggravation des risques et incertitudes associés aux projections de l’inflation, notamment le retard dans le paiement des instruments de la dette publique intérieure par l’État. Les perspectives d’inflation restent à un chiffre à moyen terme. En octobre 2025, l’inflation annuelle s’est établie à 4,8 % après 4,9 % en septembre », a annoncé le gouverneur de la banque centrale, Rogério Zandamela, lors d’une déclaration à la presse à Maputo, après la réunion du Comité de Politique Monétaire (CPMO).
Le taux d’intérêt directeur au Mozambique était fixé à 17,25 % depuis septembre 2022, après l’intervention de la banque centrale, qui a ensuite commencé à abaisser les taux consécutivement à partir du 31 janvier 2024, lorsqu’il a été réduit à 16,5 %. En mars de l’année dernière, la Banque du Mozambique a réduit le taux à 15,75 %, une tendance qui s’est poursuivie à chaque réunion, atteignant 9,75 % en septembre et maintenant 9,5 %.
Dans son intervention, M. Zandamela a averti que « l’endettement public intérieur continue de s’aggraver », avec « un impact sur le fonctionnement normal du marché financier ».
« La dette publique intérieure, y compris les contrats de prêt et de location, et les responsabilités en souffrance s’élèvent à 465,8 milliards de meticals [6 259 millions d’euros], ce qui représente une augmentation de 50,3 milliards [675 millions d’euros] par rapport à décembre 2024. Le retard dans le paiement des instruments de la dette publique intérieure par l’État entraîne une diminution de l’appétit pour les titres publics et une rigidité des taux d’intérêt sur le marché interbancaire », a indiqué Zandamela.
Il a déclaré que « les risques et incertitudes associés aux projections de l’inflation restent élevés »: « En plus des risques et incertitudes liés aux effets des chocs climatiques et de la lenteur dans la reprise de la capacité productive et de l’offre de biens et services dans l’économie, le retard dans le paiement des instruments de la dette publique intérieure par l’État se démarque. Dans ce contexte, le CPMO réaffirme son engagement à poursuivre une politique monétaire prudente et orientée vers la stabilité macroéconomique ».
Le même responsable a ajouté que, en raison de « l’aggravation des risques et incertitudes », la posture de la politique monétaire sera « désormais conditionnée à l’évaluation des risques et incertitudes sous-jacents aux projections de l’inflation ».
Le CPMO se réunit tous les deux mois et la prochaine réunion est prévue pour le 28 janvier 2026.
