McMillon a transformé le plus grand détaillant des États-Unis en un géant propulsé par la technologie et a dirigé une période de forte croissance des ventes depuis qu’il a pris ses fonctions en 2014, sans rien laisser présager qu’il envisageait de quitter la gestion du groupe.
John Furner, âgé de 51 ans, assumera le poste le 1er février, un jour après le départ de McMillon.
Bien que McMillon ait annoncé qu’il passera un an à conseiller son successeur, la nouvelle a causé la surprise et les actions de Walmart ont chuté de 3% avant même l’ouverture du marché.
Contrairement à Jeff Bezos, d’Amazon, ou Elon Musk, de Tesla, Doug McMillon n’est pas un nom très connu, mais il a joué un rôle fondamental dans le groupe de vente au détail et a apporté une contribution importante au tissu économique des États-Unis.
La performance de Walmart sert de baromètre pour la consommation, compte tenu de sa taille et de sa large base de clients. L’entreprise affirme que 90% des foyers américains dépendent de Walmart pour une variété de produits, et plus de 150 millions de clients visitent son site web ou ses magasins chaque semaine.
Walmart est également le plus grand employeur privé du pays, avec 1,6 million de travailleurs.
McMillon a débuté chez Walmart en 1984 et est devenu président directeur général trois décennies plus tard, lorsque les magasins étaient désorganisés et le moral des travailleurs était bas.
McMillon a misé sur les ressources humaines et a investi 2,7 milliards de dollars (2,32 milliards d’euros) sur trois ans pour augmenter les salaires, étendre le congé parental et lancer des programmes d’éducation et de formation.
En parallèle, il a adopté de nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle et la robotique, et a fortement investi dans le commerce électronique et les livraisons plus rapides. Environ un tiers des commandes arrivent chez les clients en trois heures ou moins, et 20% en une demi-heure ou moins.
Sous sa gestion, le chiffre d’affaires annuel de Walmart est passé de 485,7 milliards de dollars (418 milliards d’euros) à 681 milliards de dollars (586,1 milliards d’euros) lors du dernier exercice fiscal. Les actions, qui étaient cotées à environ 25 dollars lorsqu’il a pris les commandes, sont maintenant au-dessus de 100 dollars (86,1 euros).
« Au cours de plus d’une décennie en tant que PDG, Doug a dirigé une transformation globale, investissant dans nos collaborateurs, améliorant nos capacités numériques et de commerce électronique et modernisant notre chaîne d’approvisionnement », a déclaré Greg Penner, président du conseil d’administration de Walmart et gendre du défunt fondateur du groupe, Sam Walton.
Le successeur, John Furner, a commencé chez Walmart en 1993, comme employé payé à l’heure dans un magasin à Bentonville, Arkansas, où l’entreprise est basée. Il a occupé les fonctions de président et directeur général de la division américaine de Sam’s Club, une chaîne de magasins de gros du groupe, avant d’assumer les mêmes postes chez Walmart USA.
Le changement de PDG intervient à un moment difficile pour les entreprises de vente au détail, qui ont passé presque 11 mois dans un environnement économique incertain tandis que l’administration de Donald Trump adoptait des politiques volatiles sur les tarifs et initiait une répression sur l’immigration qui a réduit l’offre de main-d’œuvre.
L’entreprise a affirmé qu’elle absorbe une partie des coûts supplémentaires résultant des tarifs de Trump sur les produits étrangers, mais que les clients vont supporter certains augmentations de prix.