Le nombre de chirurgies oncologiques a brusquement chuté ce trimestre.

Le nombre de chirurgies oncologiques a brusquement chuté ce trimestre.

Le Rapport d’Évaluation de la Performance et de l’Impact du Système de Santé (RADIS) de la Convention Nationale de la Santé (CNS) souligne que l’évolution des chirurgies oncologiques réalisées par le SNS présente deux phases distinctes entre 2023 et 2025.

« En 2023, une baisse moyenne de 3,1% dans le nombre de chirurgies a été observée, avec des chiffres passant de 18 245 au 1er trimestre à 16 583 au 3e trimestre, reflétant des contraintes de capacité de prise en charge, possiblement associées à des retards accumulés post-pandémie, réorganisation et limitations de ressources », précise le document.

Cependant, souligne-t-il, cette tendance négative a été inversée à la fin de 2023, avec une croissance moyenne soutenue de 2,6% entre le 4e trimestre 2023 et le 2e trimestre 2025, atteignant 20 449 chirurgies au 1er trimestre 2025.

« Malgré la reprise, le 3e trimestre 2025 enregistre une chute abrupte (-16%), avec seulement 11 959 chirurgies, suggérant un facteur saisonnier ou une restriction temporaire de capacité », souligne le rapport.

Concernant le respect du Temps Maximum de Réponse Garanti (TMRG), les données révèlent des « fragilités persistantes » : au 1er semestre 2024, 62,1% des premières consultations d’oncologie ont dépassé le TMRG, étant ce non-respect encore plus marquant chez les patients très prioritaires (79,6%).

La médiane du temps d’attente pour la première consultation était de 26 jours, soit 1,5 jour de plus par rapport au semestre précédent. Pour les chirurgies oncologiques, le non-respect était de 22,4%, avec un impact plus important sur les patients très prioritaires (41,1%), bien qu’une amélioration ait été notée par rapport au 2e semestre 2023, indique le rapport.

Interrogée sur la situation, la ministre de la Santé, Ana Paula Martins, a admis qu’il s’agit d’un « problème très préoccupant » et a souligné que le nouveau système de référencement et l’intégration dans les Unités Locales de Santé (ULS) devraient contribuer à réduire les temps d’attente.

« En ce qui concerne l’accès aux consultations, c’est effectivement un problème très préoccupant qui existe depuis des années et ce nouveau système que nous commençons maintenant à mettre en œuvre, qui devra couvrir tous les hôpitaux du Service National de Santé, va beaucoup nous aider », ainsi que les protocoles de référencement des soins de santé primaires vers les hôpitaux, a-t-elle déclaré.

Ana Paula Martins a expliqué qu’une « partie importante » des patients en liste d’attente est concentrée dans les instituts d’oncologie, ce qui est essentiellement dû au fait que « certains de ces patients ne souhaitent pas – et ils ont bien cette liberté – quitter cette institution », préférant attendre.

« Nous pouvons beaucoup améliorer la gestion de cette liste d’attente », a reconnu la ministre, expliquant que de nouveaux cas considérés comme plus prioritaires surgissent chaque jour, évalués cliniquement, ce qui finit par prolonger le temps de réponse pour d’autres patients.

Selon la gouvernante, cette situation découle aussi de l’augmentation des dépistages et des référencements.