« C’est un processus qui n’est pas complètement clos. Nous allons devoir travailler avec l’autre partie pour comprendre les fondements de ces propositions existantes et, en fonction de cela, prendre la décision finale en tant que gouvernement », a déclaré aujourd’hui le chef de l’État aux journalistes à la clôture d’une visite de cinq jours aux États-Unis.
Les conditions imposées par TotalEnergies sont en jeu, dans une lettre remise à la présidence mozambicaine le 24 octobre, communiquant la décision de lever la clause de « force majeure » du projet, quatre ans après la suspension en raison des attaques terroristes à Cabo Delgado, mais mentionnant également des compensations pour les préjudices de l’arrêt.
Daniel Chapo a d’abord rappelé que la lettre, signée par le président de la société pétrolière, Patrick Pouyanné, a été remise quand le chef de l’État était hors du pays, entre des visites en Zambie et aux États-Unis.
« Maintenant que nous revenons, nous allons nous informer du contenu de la lettre reçue », a déclaré Chapo, ajoutant qu’il y a « des contraintes liées principalement à la prolongation de la période » de la concession.
« Nous allons devoir nous asseoir, comprendre en détail les raisons de cette prolongation et, en fonction de ces raisons, il peut également y avoir des contre-arguments de la part du gouvernement et ensuite, il pourra être trouvé un consensus pour décider s’il y aura prolongation ou non, ou si elle se fera pendant la période proposée ou non », a-t-il souligné.
La prolongation de la concession proposée par TotalEnergies, leader du consortium de la Zone 1 du Bassin du Rovuma, dans le nord du Mozambique, servirait, selon la lettre à laquelle Lusa a eu accès, à compenser les pertes de 4,5 milliards de dollars (3,87 milliards d’euros) pour quatre années de suspension du mégaprojet.
« Nous ferons également le même exercice. Comprendre d’abord les fondements pour cette somme, et de notre côté, il y aura, sans aucun doute, des contre-arguments, afin qu’un consensus puisse être atteint à la fin, pour avancer avec cette somme ou pas, ou aussi pour déterminer une somme qui puisse avoir du sens pour les deux parties », a déclaré le chef de l’État, insistant sur le fait que « c’est avant tout une question de dialogue entre les parties ».
Dans la lettre signée par le président de TotalEnergies, annonçant la décision de lever la clause de « force majeure », la demande est justifiée pour « compenser partiellement l’impact économique » de l’arrêt, en raison des attaques terroristes à Cabo Delgado, en admettant que les conditions de sécurité nécessaires à la reprise sont désormais réunies.
« La concessionnaire demande respectueusement que le gouvernement accorde une prolongation du délai de la période de développement et de production du [champ] Golfinho-Atum (…) pour une durée de 10 ans », peut-on lire.
Il est ajouté que « comme dernière étape avant le lancement complet du projet », la concessionnaire Mozambique LNG, dirigée par TotalEnergies, « attend l’approbation du gouvernement du Mozambique pour les coûts et le calendrier révisés ».
« L’approbation de ce budget révisé couvrira les coûts supplémentaires encourus par le projet en raison d’événements de ‘force majeure’, qui totalisent 4,5 milliards de dollars », lit-on également.
Un mégaprojet de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros) est en jeu. La concessionnaire indique désormais que la première livraison de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) du premier train à installer à Afungi, Cabo Delgado, est passée de juillet 2024, comme prévu, au « premier semestre 2029 ».
