Les deux plus grandes économies mondiales ont convenu le mois dernier de maintenir une pause dans la guerre commerciale pour poursuivre les négociations. Cela a temporairement fixé les tarifs additionnels des États-Unis sur les produits chinois à 30 %, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10 %.
Malgré ce contexte incertain, les exportations chinoises ont enregistré une augmentation annuelle en juillet (+7,2 %), selon les statistiques officielles, dépassant la prévision des économistes consultés par l’agence Bloomberg (5,6 %).
Les importations ont également augmenté de 4,1 % par rapport au même mois de l’année précédente, alors que les prévisions de l’agence de presse Bloomberg anticipaient une contraction.
La trêve entre Pékin et Washington doit se terminer mardi, date à laquelle les tarifs pourraient revenir à des niveaux plus élevés. L’incertitude persiste quant à la capacité des deux puissances à parvenir à un accord pour une trêve plus durable.
Le représentant commercial des États-Unis, Jamieson Greer, a déclaré fin juillet, après la dernière série de négociations à Stockholm, que le président américain, Donald Trump, aurait le « dernier mot » sur toute prolongation de cette trêve.
Trump s’est félicité de l’entrée en vigueur, jeudi, de nouveaux tarifs qui affectent des dizaines de partenaires commerciaux – y compris une taxe de 35 % sur le Canada.
Washington a conditionné la poursuite des négociations avec Pékin à l’approvisionnement en terres rares par la Chine, après que le pays asiatique a imposé des restrictions à l’exportation de ces matériaux indispensables pour l’industrie énergétique, électronique et de l’armement.
Un signal positif à cet égard est que les données douanières chinoises publiées jeudi indiquent que les expéditions de terres rares sont restées solides en juillet, malgré une légère diminution après un pic en juin.
L’absence d’un accord entre les deux puissances pourrait gravement peser sur le commerce de la deuxième plus grande économie mondiale.
Bien que les exportations chinoises aient été stimulées par la création de réserves de produits par crainte de nouveaux tarifs, les ventes aux États-Unis ont chuté de 6,1 % entre juin et juillet, selon les douanes chinoises.
La croissance des exportations chinoises « pourrait ralentir dans les mois à venir, avec la fin de la constitution anticipée de réserves pour échapper aux tarifs américains », a anticipé Zhiwei Zhang, économiste en chef de Pinpoint Asset Management.
Les exportations chinoises pourraient également être affectées par de nouveaux tarifs américains sur les produits cherchant à contourner les taxes via des pays tiers.
« La grande question est de savoir dans quelle mesure les exportations chinoises ralentiront et comment cela se répercutera sur le reste de l’économie », a observé Zhiwei Zhang.
Le Parti communiste chinois a fixé l’objectif ambitieux d’une croissance du PIB de « près de 5 % » en 2025.
Outre la guerre commerciale, le pays asiatique doit également faire face à une longue crise immobilière qui affecte le moral des consommateurs et les finances des autorités locales.
La croissance des importations en juillet « pourrait refléter une constitution de réserves pour certaines matières premières, plutôt qu’une reprise plus générale de la demande intérieure », a souligné Zichun Huang, économiste de Capital Economics.
Les données publiées la semaine dernière ont indiqué un recul plus prononcé que prévu de la production industrielle, signe de difficultés persistantes.