« L’annonce, à ce stade, d’une grève générale, introduit de l’entropie dans un processus qui est loin d’être épuisé, ce qui est négatif selon la CCP pour un processus de dialogue tripartite », a défendu la confédération dans un communiqué.
La CCP a souligné que les deux centrales syndicales — CGTP-IN et UGT — qui ont avancé avec une grève générale pour le 11 décembre, ont « toute la légitimité » pour le faire, « malgré le préjudice évident que cela entraîne pour les citoyens et les entreprises », mais la décréter à ce moment-là est, pour la confédération, « moins raisonnable ».
« Depuis le début des discussions, la Confédération a toujours montré sa disponibilité pour, au siège de la Concertation Sociale, négocier des solutions qui puissent obtenir l’accord des trois parties; Gouvernement, employeurs et syndicats », a-t-elle indiqué, considérant que « c’est seulement de cette manière » qu’elle juge possible « de faciliter le processus d’approbation au parlement et de garantir une plus grande stabilité future aux solutions proposées ».
La CCP a estimé que le projet préliminaire du Gouvernement sur la réforme de la législation du travail a le potentiel d’introduire de la flexibilité sur le marché du travail, « sans constituer une rupture » dans le modèle de relations de travail, et, ainsi, d’améliorer la « résilience des entreprises et des emplois à un moment où commencent à apparaître des signes de difficulté dans de nombreux secteurs, que ce soit en raison de la conjoncture internationale, ou en raison des transformations technologiques en cours ».
Pour la CCP, il est essentiel que les réunions au siège de la Concertation Sociale reprennent, afin de discuter « des solutions concrètes basées sur le projet préliminaire présenté ».
La grève générale a été annoncée samedi par le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, à la fin de la marche nationale contre le paquet législatif sur le travail, qui a conduit des milliers de travailleurs à descendre l’Avenida da Liberdade, à Lisbonne, en protestation contre les modifications proposées par le Gouvernement de Luís Montenegro.
Après l’annonce de la grève, les manifestants ont montré leur soutien à la paralysie de 24 heures en scandant « l’attaque est brutale, allons à la grève générale ».
Jeudi, l’UGT a approuvé à l’unanimité la décision d’avancer en convergence avec la CGTP, incluant ainsi le vote favorable des Travailleurs Sociaux-Démocrates (TSD).
Ce sera la première paralysie à rassembler les deux centrales syndicales depuis juin 2013, époque où le Portugal était sous l’intervention de la ‘troïka’.
La ministre du Travail, Rosário Palma Ramalho, a jugé que l’annonce de la grève générale par l’UGT « est intempestive » étant donné que le projet préliminaire de révision du travail est en cours de discussion, mais a averti que le « Gouvernement n’est pas disposé à retirer toute la proposition ».
Le projet préliminaire du Gouvernement, qui est en cours de débat avec les partenaires sociaux, prévoit la révision de « plus d’une centaine » d’articles du Code du Travail.
Les modifications prévues dans la proposition, présentée par le Gouvernement le 24 juillet comme une révision « profonde » de la législation du travail, visent aussi bien la zone de la parentalité (avec des modifications des congés parentaux, de l’allaitement et du deuil gestationnel) que le travail flexible, la formation dans les entreprises ou la période d’essai des contrats de travail, prévoyant également une extension des secteurs concernés par les services minimaux en cas de grève.
