« L’une des principales évolutions structurelles du système financier au cours des deux dernières décennies a été la présence croissante des institutions financières non bancaires », a déclaré Lagarde lors de la séance d’ouverture de la Conférence Annuelle de Recherche de la BCE, cette année intitulée « La prochaine crise financière ».
Selon la présidente de la BCE, le secteur financier non bancaire « prend de plus en plus d’importance dans le financement de l’économie réelle et la gestion de l’épargne des ménages et des entreprises ».
Selon les chiffres présentés par Lagarde, les fonds d’investissement, les compagnies d’assurance, les fonds du marché monétaire et les véhicules de titrisation représentent aujourd’hui plus de 60% du secteur financier de la zone euro.
Dans son intervention, Christine Lagarde a de nouveau averti que les banques et les institutions financières non bancaires sont fortement interconnectées.
Dans la zone euro, les expositions des actifs des banques aux institutions financières non bancaires sont considérables et représentent, en moyenne, environ 10% des actifs totaux des plus grandes banques, que la BCE supervise directement.
Lagarde a rappelé que, parfois, l’Europe est accusée d’un excès de réglementation, mais a souligné que la fonction de la supervision et de la réglementation est de « contenir les risques » de l’innovation ou de la transformation structurelle.
En avançant que l’Europe va maintenant mettre en œuvre « une simplification ambitieuse » de la législation communautaire sous la direction de la Commission européenne (CE), la présidente de la banque centrale a précisé toutefois que « simplification ne signifie pas nécessairement déréglementation.
« Cela signifie maintenir la résilience avec un cadre de supervision et de réglementation plus efficace et efficient », a-t-elle souligné.
La Conférence Annuelle de Recherche de la BCE, qui se déroule cette année sous le thème « La prochaine crise financière », est organisée en collaboration avec la Hoover Institution de Stanford et réunit des décideurs politiques et des universitaires pour discuter de la façon dont les réglementations actuelles, les pratiques de supervision, la politique monétaire (conventionnelle et non conventionnelle) et les innovations technologiques façonnent la fragilité financière.