« La révision de la législation du travail actuellement discutée sous l’intitulé ‘Travail XXI’ revêt une importance décisive pour l’avenir de l’emploi et de la compétitivité au Portugal », a commencé par réitérer Francisco Calheiros, ajoutant qu’il s’agit d’une « réforme très positive et équilibrée ».
Le président de la CTP, un partenaire social, s’exprimait lors du discours inaugural du 50e Congrès National de l’Association Portugaise des Agences de Voyages et de Tourisme (APAVT), qui a débuté aujourd’hui à Macao, en Chine, et se poursuivra jusqu’à jeudi.
« Pour le secteur du Tourisme, en particulier, il est essentiel que la législation du travail assure à la fois la protection nécessaire aux travailleurs et la flexibilité indispensable aux entreprises, compte tenu de la nature saisonnière et cyclique de l’activité », a-t-il également souligné.
Les modifications prévues dans la proposition – intitulée ‘Travail XXI’ et que le gouvernement a présentée le 24 juillet comme une révision profonde de la législation du travail – visent des domaines allant de la parentalité (avec des modifications des congés parentaux, de l’allaitement et du deuil gestationnel) au travail flexible, au système de banque d’heures, à la formation en entreprise ou à la période d’essai des contrats de travail, en prévoyant également un élargissement des secteurs soumis à des services minimaux en cas de grève.
« La Confédération du Tourisme du Portugal considère que cette réforme doit être construite avec consensus, transparence et équilibre, en évitant les reculs idéologiques, comme ceux du passé récent qui obligent désormais à une réforme plus large et disruptive », a insisté Francisco Calheiros devant un public de plus de mille congressistes, réunis pour discuter de l’avenir du secteur du tourisme.
Pour cette raison, la CTP estime que « la convocation d’une grève générale annoncée par les centrales syndicales CGTP et UGT est prématurée et disproportionnée », a réitéré Calheiros.
La CGTP et l’UGT ont décidé de convoquer une grève générale pour le 11 décembre, en réponse au projet de loi de réforme de la législation du travail, présenté par le gouvernement.
La dernière fois que les deux centrales syndicales avaient convoqué une grève générale ensemble remonte à plus de dix ans, à l’époque de la ‘troïka’.
« La grève est un droit constitutionnellement consacré, mais il doit être exercé avec responsabilité et proportionnalité et seulement lorsque toutes les voies de dialogue sont épuisées. En ce moment, le processus de négociation est en cours, il n’est donc pas raisonnable de paralyser le pays sans même connaître le résultat des négociations », a-t-il déclaré.
Francisco Calheiros a garanti que la CTP entend « continuer à veiller » à ce qu’il soit possible d’avoir « une législation du travail claire, moderne et adaptée au contexte économique international, ce qui permettra au Tourisme d’attirer davantage de talents, de créer des emplois durables et de renforcer sa position en tant que moteur de l’économie nationale ».
Le 26 novembre, la ministre du Travail, Rosário Palma Ramalho, a dit être convaincue que la grève générale se concrétisera, mais a qualifié cette paralysie de « malvenue », soulignant que cela devrait être une solution de dernier recours, car c’est « un institut dommageable ».
Le lendemain, la CGTP a affirmé, à Lisbonne, que « l’objectif du gouvernement » est d’envoyer au parlement la discussion du projet de réforme du travail, tandis que l’UGT a averti qu’un accord n’est pas garanti.
Le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, a déclaré que, selon la centrale syndicale, les gouvernements cherchent un accord dans la Concertation Sociale pour légitimer la proposition soumise au parlement.
De son côté, le secrétaire général de l’UGT, Mário Mourão, a rappelé au gouvernement que le soutien du Chega n’est pas acquis et a assuré être disponible pour continuer à négocier. Cependant, il a précisé que rester dans la négociation ne signifie pas signer un accord.
*** L’agence Lusa a voyagé à Macao sur invitation de l’APAVT ***
