Le Premier ministre a réitéré, ce mercredi, qu’il n’y a pas de raisons pour une grève générale dans le pays et a demandé un sens de la responsabilité aux centrales syndicales pour l’éviter, soulignant qu’il s’agit encore d’un avant-projet du gouvernement et que les négociations sur la réforme du travail sont en cours.
« Il n’y a pas de raisons pour une grève générale au Portugal, surtout à un moment où le pays a de nombreux défis à surmonter. S’il est important de souligner que la capacité revendicative n’est pas en cause, il est également important de dire qu’elle doit être exercée avec un sens de la responsabilité », a-t-il averti dans des déclarations aux journalistes, après avoir participé à la séance d’ouverture de la conférence « Capital Markets Day », à la Culturgest, à Lisbonne.
Le Premier ministre a même qualifié d’inédit que l’UGT et la CGTP-IN se joignent pour une grève générale dans la conjoncture actuelle du pays.
« Il s’agit d’un ensemble de modifications législatives en discussion et en formation. Il n’y a même pas de proposition finale. Il y a un avant-projet qui est sur la table de négociation avec tous les intervenants dans la concertation sociale, en particulier avec les entités employeuses et les entités représentatives des travailleurs », a-t-il souligné.
Le Premier ministre a ensuite précisé qu’il ne souhaite pas « exagérer ou restreindre la liberté des syndicats à exprimer par leurs formes de lutte leurs positions par rapport à la situation politique et économique du pays ».
« Il ne s’agit pas de restreindre, il s’agit d’exiger de la responsabilité », a-t-il insisté.
Mais que disent les syndicats ?
La Union Générale des Travailleurs (UGT) a réaffirmé aujourd’hui le « non catégorique » à l’avant-projet de réforme du travail du gouvernement, considérant qu’il fragilise la protection des travailleurs et déséquilibre les relations de travail en faveur des employeurs.
« L’UGT réaffirme son non catégorique à cette proposition, qu’elle considère comme un grave recul des droits du travail, fragilisant la protection des travailleurs et déséquilibrant les relations de travail en faveur des employeurs », soutient la centrale syndicale dans le document « Non catégorique à la Réforme du Travail pour les Employeurs », diffusé aujourd’hui.
Dans ce document, l’UGT compare, point par point, ce qui est actuellement prévu par la loi, ce que propose l’avant-projet du gouvernement et ce que les travailleurs perdront si la réforme avance.
Parmi les changements les plus préoccupants, elle dénonce la « facilitation des licenciements et la difficulté accrue de réintégration en cas de licenciement abusif » et l' »aggravation de la précarité, avec des contrats à durée déterminée plus longs et moins de protection pour les travailleurs retraités ».
Le secrétaire général de la Fesap a déclaré aujourd’hui que le gouvernement a admis augmenter l’indemnité de repas dès 2026, mais n’a pas détaillé le montant précis, après une réunion avec la secrétaire d’État à l’administration publique.
« C’était encore une réunion où le gouvernement n’a admis qu’une augmentation de l’indemnité de repas dès 2026 », a déclaré José Abraão, ajoutant cependant que l’exécutif n’a présenté aucune proposition ni valeur concrète.
Concernant ce processus de négociation en particulier, le secrétaire général de Fesap a indiqué qu’il y aura une réunion du secrétariat national le 20 novembre et espère qu’à cette date, le gouvernement clarifiera la proposition, mais souligne que l’entité « est toujours prête à protester et à lutter ».
Le gouvernement s’est déjà montré disposé à avancer avec un nouvel accord pluriannuel, proposant, entre autres mesures, des augmentations salariales de 2,30 %, avec un minimum de 60,52 euros en 2029, ainsi que d’inclure d’autres matières, notamment « la révision du régime des indemnités de frais de mission en vigueur », la révision du SIADAP et du Statut rémunératoire du Personnel Dirigeant.
L’accord actuel, signé en novembre 2024 avec deux des structures syndicales de la fonction publique (la Fesap et la Frente Sindical), prévoit des augmentations de 2,15 %, avec un minimum de 56,58 euros pour 2026.
Pour 2027 et 2028, l’accord établit des augmentations de 2,3 %, avec un minimum de 60,52 euros.
Le coordinateur de la Frente Comum a affirmé que le gouvernement est « en train d’acheter un conflit social » avec les propositions avancées lors des réunions, mais avertit que la structure ne renonce pas à la table des négociations.
« Le gouvernement s’est assis à la table sans rien par rapport à la dernière réunion », a déclaré Sebastião Santana, à la sortie de la réunion avec la secrétaire d’État à l’administration publique, ce mercredi, indiquant que la seule nouveauté concerne l’intention d’augmenter l’indemnité de repas dès l’année prochaine, comme annoncé par la Fesap et le STE.
Entre-temps, après ces déclarations, une source officielle du ministère des Finances a confirmé que lors de la prochaine réunion, une proposition d’augmentation de l’indemnité de repas pour l’année prochaine sera présentée. Toutefois, elle n’a pas précisé la valeur qui sera proposée.