Dorothée Munyaneza et le Collectif Gira ouvrent le Festival Alkantara à Lisbonne

Dorothée Munyaneza et le Collectif Gira ouvrent le Festival Alkantara à Lisbonne

Sous le thème « Répéter, se souvenir, imaginer, résister », le Festival Alkantara, qui croise les arts de la scène de la danse au théâtre et à la performance, se déroulera sur une dizaine de scènes et d’espaces culturels à Lisbonne, avec cinq premières nationales et trois premières mondiales.

« Umuko », spectacle de Dorothée Munyaneza, évoque le nom « d’un arbre ancestral aux fleurs rouges vives, symbole de guérison et gardien des histoires qui traversent les générations », indique le synopsis de ce nouveau travail de l’artiste africaine, en première nationale.

Avec cinq jeunes artistes rwandais — danseurs, musiciens et poètes — Munyaneza « célèbre la créativité, l’audace et la liberté d’une nouvelle génération née après le génocide contre la population tutsi au Rwanda, qui a dévasté le pays africain en 1994, portant la mémoire d’un héritage commun tout en rêvant de l’avenir et en résistant à la précarité du quotidien ».

Aux Carpintarias de São Lázaro, le groupe Roda de Sample & Coletivo Gira sera présent dans un projet commun de célébration de l’ouverture du festival « autour du son, du corps et de la culture afro-brésilienne », éléments principaux du projet Roda, « avec plus d’une décennie de rencontres à travers le monde », mené au Portugal par Ágatha Cigarra.

Les « roues » du groupe rassemblent des productrices et des collectionneuses de sons de divers contextes et tendances, ‘samples’, instruments, lumières et performances, dans une célébration de la multiplicité des voix.

L’invitation pour l’ouverture du festival a été lancée au Coletivo Gira, mouvement créé par des femmes immigrantes au Portugal, « qui à travers des rodas de samba créent des espaces de résistance, de joie et d’égalité des genres ».

Organisé par l’association culturelle Alkantara, le festival combine différentes disciplines artistiques et connaissances, à travers des projets qui abordent des questions sociales, politiques et culturelles contemporaines. Pour la direction artistique, le thème du festival — « Répéter, se souvenir, imaginer, résister » — et l’importance de la répétition, de l’insistance dans le travail artistique sont une manière de « transporter mémoire et désir d’avenir ».

« La répétition est un geste d’inscription, une forme de ne pas oublier. Et pourtant, nous vivons aussi dans un monde de répétitions impensables : génocide, occupation, violence brutale contre le peuple palestinien, malgré les conventions et lois internationales, malgré l’humanité, malgré le ‘plus jamais' », soutient le duo de directeurs artistiques du festival, Carla Nobre Sousa et David Cabecinha.

L’affiche de cette édition intègre également Tiran Willemse, Terra Batida, Mario Barrantes Espinoza, Chiara Bersani, Luísa Saraiva, Vânia Doutel Vaz, María del Mar Suárez (La Chachi), Dori Nigro, Stephanie Kayal & Abed Kobeissy.

L’artiste australienne Noha Ramadan, le duo portugais Sofia Dias & Vítor Roriz et le brésilien Francisco Thiago Cavalcanti & um cavalo disse mamãe complètent l’affiche de cette année, avec des premières mondiales : Noha Ramadan présentera au Teatro do Bairro Alto, ce week-end, « PósMito (e cintilámos ao atravessar de uma realidade para outra…) », un spectacle qui réunit danse, théâtre et cinéma; Sofia Dias & Vítor Roriz présenteront « O que se abre em nós » à l’espace ZDB 8 Marvila, du 19 au 22 novembre, une création qui émerge « une recherche autour de la tension entre la banalité du quotidien et l’intensité de la scène » ; et Francisco Thiago Cavalcanti, avec son collectif artistique indépendant et multidisciplinaire, présentera « Cantar », à la Culturgest, les 21 et 22 novembre, une production qui parle de résistance et de survie « dans un monde violent et en effondrement ».

Durant les trois derniers jours du festival, se tiendra Bridges, programme de l’Alkantara qui promeut la rencontre entre 40 professionnels des arts de la scène, portugais et étrangers, avec un programme visant à renforcer les réseaux de collaboration, promouvoir des artistes ayant une pratique au Portugal et encourager de nouveaux partenariats, selon l’organisation.

Le Centre Culturel de Belém, le Centre d’Art Moderne Gulbenkian, le Teatro do Bairro Alto, la Salle Studio Valentim de Barros/Jardins do Bombarda, les Galeries Municipales – Galerie Quadrum et l’Espace Alkantara sont d’autres scènes du Festival Alkantara 2025.