Un porte-parole de la GNR, contacté par l’agence Lusa, a indiqué que ces 10 militaires « ont été affectés au service » aujourd’hui, dans les postes où ils sont assignés.
La GNR attend l’éventuelle mise en œuvre de mesures dans le cadre des processus disciplinaires proposés par l’Inspection générale de l’administration interne (IGAI) à la ministre de l’Administration interne, Maria Lúcia Amaral.
Parmi les 17 personnes arrêtées pour soupçons d’exploitation d’immigrants en Alentejo, il y a exactement une semaine, dans le cadre de l’opération « Safra Justa » de la Police Judiciaire (PJ), trois, tous civils, ont été placés en détention provisoire.
Les 14 autres, dont les 10 militaires de la GNR, un agent de la PSP et trois autres civils, ont été libérés sous condition.
Concernant les trois accusés placés en détention provisoire, le Tribunal de la Comarque de Lisbonne considère qu’il existe « des preuves solides de la commission de crimes de trafic de personnes et d’aide à l’immigration illégale ».
Le tribunal justifie la mise en liberté des 10 militaires de la GNR et d’un agent de la PSP en précisant que « les écoutes téléphoniques qui n’ont pas été transcrites par le ministère public (MP) ne peuvent pas être utilisées pour motiver les mesures de contrainte ».
« Sur les 231 articles imputant des faits aux accusés, environ 89 reposaient exclusivement ou partiellement sur des écoutes non transcrites », rapporte le tribunal, ajoutant que « tous les faits dont l’accusation reposait exclusivement sur des écoutes non transcrites ont été considérés comme non inculpés, car cette preuve ne peut être évaluée, notamment la plupart des faits imputés aux accusés des forces de l’ordre ».
Pour les membres de la GNR et de la PSP, le tribunal a constaté « l’absence de preuves des crimes imputés et a déterminé qu’ils attendent » le procès sous condition.
Les trois civils soumis à des mesures non privatives de liberté dans ce dossier doivent se présenter régulièrement et sont interdits de contacter les victimes et les co-accusés, ainsi que de quitter le territoire national.
L’organisation criminelle démantelée la semaine dernière lors de l’opération « Safra Justa » de la PJ contrôlait environ 500 travailleurs étrangers en Alentejo, mais tous ne sont pas considérés comme victimes de traite, selon une source policière.
Vendredi, l’IGAI a informé Lusa qu’elle avait proposé à la ministre de l’Administration interne l’ouverture de procédures disciplinaires contre les 10 militaires de la GNR et l’agent de la PSP impliqués.
Les 10 militaires de la GNR arrêtés appartenaient, à la date des crimes allégués, au Commandement territorial de Beja de la GNR, tandis que l’agent de la PSP, du Commandement de district de Beja de la Police, était en congé maladie depuis septembre 2024.
Concernant les six civils, la source policière a précisé que quatre sont portugais et deux sont étrangers, « tous membres de l’organisation criminelle ».
Les deux étrangers, originaires d’Asie du Sud, « recrutaient les victimes de cette même origine et finissaient également par les contraindre et les menacer ».
Parmi les Portugais se trouve, selon la source, « le chef » du réseau, les autres étant « ses bras droits ».
