Les nouvelles tables de retenue à la source ont déjà été publiées sur le portail des finances avec les modifications annoncées par le gouvernement, qui entreront en vigueur dès le mois prochain. En août et septembre, les taux seront exceptionnellement plus bas, en raison des effets rétroactifs de la mesure; c’est-à-dire qu’ils compenseront les retenues effectuées depuis janvier de cette année.
Taux de retenue de 0% en août et septembre
Pour les travailleurs qui perçoivent jusqu’à 1 136 euros bruts par mois, le taux de retenue sera de 0% – c’est-à-dire qu’ils ne paieront pas d’IRS ni en août, ni en septembre. Cela s’applique aussi bien aux travailleurs célibataires (avec ou sans enfants) qu’aux travailleurs mariés avec une personne également percevant des revenus.
Pour les travailleurs mariés avec une personne sans revenus, le seuil d’exemption est plus bas, ne couvrant que les salaires jusqu’à 1 081 euros bruts.
Taux de retenue à la source en août et septembre pour les travailleurs mariés avec une personne sans revenus© Portal das Finanças
Les employeurs devront appliquer les nouveaux taux sur les salaires d’août, car la décision prend effet dès le premier jour de ce mois. Cependant, s’ils ne le font pas, ils pourront « procéder à leur rectification sur les retenues à effectuer dans les mois suivants », jusqu’en décembre, prévoit le gouvernement dans le texte publié.
Des retenues régularisées en octobre
Pour les trois derniers mois de l’année, les contribuables commenceront à cotiser selon les nouvelles tables de l’IRS. Les taux seront plus élevés qu’en août et septembre (qui ont subi les effets rétroactifs de la mesure), mais seront inférieurs aux taux actuels. Les huit premiers échelons des tables de l’IRS connaîtront des diminutions de taux entre 0,4 et 0,6 points de pourcentage.
Le taux de 0% ne s’appliquera plus qu’au salaire minimum, comme c’est déjà le cas, lequel est actuellement de 870 euros bruts.
Par exemple, un travailleur qui gagne 1 000 euros bruts retenait 58 euros par mois en IRS. À partir d’octobre, le montant de la retenue passera à 56 euros – soit deux euros de moins en retenues que dans les tables actuelles.
Dans les autres tranches, par exemple, jusqu’à 2 078 euros mensuels, pour les non mariés, la réduction de la retenue sera de quatre euros – elle passera de 314 à 310 euros par mois. Il en va de même pour les mariés, jusqu’à 2 200 euros, qui retiendront 214,89 euros au lieu de 218,43 euros mensuels.
Et pour les pensions ?
En ce qui concerne les pensions, les effets rétroactifs se feront également sentir en août et septembre.
Dans les deux prochains mois, il n’y aura pas de retenue d’IRS sur les pensions allant jusqu’à 1 116 euros bruts mensuels (si le pensionné est célibataire ou marié avec quelqu’un touchant également des revenus) ou jusqu’à 1 152 euros (si le pensionné est marié et seul à avoir des revenus).
Taux de retenue à la source en août et septembre pour les pensionnés non mariés ou mariés avec quelqu’un percevant des revenus© Portal das Finanças
Taux de retenue à la source en août et septembre pour les pensionnés mariés avec quelqu’un sans revenus© Portal das Finanças
À partir d’octobre, à l’instar de ce qui se passe pour les salaires, les effets rétroactifs cessent et les nouveaux taux s’appliquent.
Dans le cas des pensions, les diminutions des retenues seront plus importantes.
Pour les non mariés, jusqu’à 1 116 euros, il y aura une réduction de 14 euros sur les retenues chaque mois : ils paieront désormais 114 euros de taxe au lieu de 128 euros par mois.
Le montant est réduit de moitié pour les pensionnés mariés avec enfants ayant une pension jusqu’à 1 152 euros. Ils contribueront désormais 97,90 euros, soit 7,30 euros de moins que dans les mois précédents où ils payaient 101,20 euros.
Ajustements en 2026
Avec un taux d’IRS plus bas, les travailleurs et les pensionnés recevront une plus grande partie de leur salaire, surtout en août et septembre, en raison des effets rétroactifs de la mesure – ce qui signifie plus d’argent en fin de mois, mais aussi un remboursement moindre ou un ajustement plus important en 2026.
Le fiscaliste et fondateur de l’Ilya, Luís Leon, dans une interview au Jornal de Notícias, utilise le salaire de 1 136 euros, qui en août et septembre ne subira pas de retenues. “Selon les tables de retenue normales, cette personne devrait avoir une réduction mensuelle de trois euros. Cela donnerait une diminution de 42 euros de retenue à la source par an. Mais pour compenser ce montant, rien qu’en juillet, le gouvernement sachant qu’il n’a pas donné 42 euros, donne 180 euros”. Ce sont 138 euros de plus, ces deux mois, que l’État demandera par la suite lors de la déclaration de l’IRS.
Cela s’est déjà produit l’année dernière lorsque les ajustements ont eu lieu. Le spécialiste considère qu’en 2024 l’ajustement a absorbé “une grande partie des remboursements voire entraîné un impôt à payer dans la déclaration de l’année prochaine”.
Luís Leon conseille d’économiser l’argent supplémentaire reçu en août et septembre et d’attendre le moment de déposer la déclaration de l’IRS de l’année prochaine.
La possibilité n’est pas uniquement perçue par les experts du secteur – le propre gouvernement admet que les ajustements pourraient être plus grands en raison des effets rétroactifs de la mesure.
Dans une interview à l’agence Lusa, la secrétaire d’État aux Affaires fiscales, Cláudia Reis Duarte, admet : “L’impôt baisse pour tout le monde. Tout le monde paie moins d’impôts. Ce qui peut arriver, c’est que l’ajustement final, qui n’a lieu que dans ce cas en 2026, ne correspond pas exactement à celui des années précédentes, en raison de l’ajustement des retenues. Mais c’est une bonne chose : cela signifie que les gens ont leur argent dans leur poche plus tôt, grâce à l’ajustement des retenues”.
Des modifications des tables sont prévues pour 2026
Après ces changements, les tables de retenue devraient être modifiées à nouveau en janvier 2026.
Le budget de l’État pour l’année prochaine entraînera une réduction supplémentaire de l’IRS, car la nouvelle loi oblige le gouvernement à inclure une réduction supplémentaire de 0,3 point de pourcentage du 2e au 5e échelon, ce qui impliquera un nouvel ajustement de la retenue mensuelle.
Indépendamment de cette modification, le Code de l’IRS oblige déjà le parlement à mettre à jour les valeurs définissant les échelons annuels en fonction de la variation du déflateur du PIB, ce qui a des implications sur les tables mensuelles.